En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes :
je ne suis pas venu abolir, mais accomplir.
Amen, je vous le dis :
Avant que le ciel et la terre disparaissent,
pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi
jusqu’à ce que tout se réalise.
Donc, celui qui rejettera
un seul de ces plus petits commandements,
et qui enseignera aux hommes à faire ainsi,
sera déclaré le plus petit dans le royaume des Cieux.
Mais celui qui les observera et les enseignera,
celui-là sera déclaré grand dans le royaume des Cieux. »
Source : AELF
En parlant du Royaume des cieux, Jésus n’évoque pas un lieu. C’est une manière pudique de parler de la présence rayonnante de Dieu, façon utilisée aussi par les juifs du temps de Matthieu.
L’évangéliste précise ce qu’il a entendu : Jamais, au grand jamais Jésus n’est venu abroger tout l’enseignement de la Tora. Il s’inscrit dans son écoute attentive. Le passage d’aujourd’hui montre la limite de la lecture d’un passage séparé de sa suite.
Mais essayons quand même de l’écouter tel qu’il nous est donné : si nous essayons d’écouter tous les commandements, même les plus petits – car tout se tient – le résultat est que nous découvrons notre incapacité profonde de les respecter, qui que nous soyons. Nous ne pouvons qu’être appelés petits, de vrais minus, qui que nous soyons.
Mais dans l’évangile, cette place, souvenez-vous, n’est aucunement dévalorisante. C’est même la place privilégiée du disciple : « si vous ne devenez comme des petits enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume de Dieu, dans cette présence. Et c’est profondément vrai et libérateur ! Nous avons tout à apprendre, tout à recevoir.
Si je me crois grand, plus grand que beaucoup, je prends le chemin de me suffire à moi-même. Insensiblement, je n’ai plus besoin de la présence de Dieu, je n’ai plus tant besoin de changer. Et puis, je n’ai plus tant besoin des autres, surtout des autres qui me semblent plus faibles que moi. Et là, nous nous retrouvons seuls et aigris, loin de la joie de l’évangile.
Père, gardes-nous de ce désir de grandeur, de l’autosatisfaction qui nous fait sortir de toute vraie relation avec toi, avec les autres. Garde-nous dans ta main pour cette journée.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !