"Je sais qui tu es : tu es le Saint de Dieu"
Méditation de l'évangile (Lc 4, 31-37) par le père Bruno Millevoye
Chant final: "Ô Jésus, digne es tu" par la communauté du Chemin Neuf
En ce temps-là,
Jésus descendit à Capharnaüm, ville de Galilée,
et il y enseignait, le jour du sabbat.
On était frappé par son enseignement
car sa parole était pleine d’autorité.
Or, il y avait dans la synagogue
un homme possédé par l’esprit d’un démon impur,
qui se mit à crier d’une voix forte :
« Ah ! que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ?
Es-tu venu pour nous perdre ?
Je sais qui tu es :
tu es le Saint de Dieu. »
Jésus le menaça :
« Silence ! Sors de cet homme. »
Alors le démon projeta l’homme en plein milieu
et sortit de lui sans lui faire aucun mal.
Tous furent saisis d’effroi et ils se disaient entre eux :
« Quelle est cette parole ?
Il commande avec autorité et puissance
aux esprits impurs,
et ils sortent ! »
Et la réputation de Jésus se propageait dans toute la région.
Source : AELF
Nous avons appris hier qu’attendre de Jésus ce qui est bien de chez nous, ce que nous avons toujours entendu ne nous permettra pas de bénéficier de sa bonne nouvelle. Que nous apprend cet épisode qui, après Nazareth, se passe à Capharnaüm ? Notons d’abord deux points communs. Le lieu, à nouveau une synagogue et la qualité de l’enseignement de Jésus : « Sa Parole était pleine d’autorité. » Mais Jésus se trouve à nouveau devant une difficulté, cependant d’un genre différent. Ce ne sont plus ses proches qui s’opposent à lui mais un homme possédé par un esprit impur. Lui ne parle pas avec autorité mais il parle fort. Nous pouvons, en passant, retenir que ceux qui parlent fort ne font pas pour autant autorité, ne doivent pas nécessairement bénéficier de notre attention… Mais revenons au démonique de l’évangile. Pourquoi s’en prend-t-il à Jésus ? Parce qu’il sait qui il est. Apparemment, c’est la même opposition qu’à Nazareth : il est de chez nous, nous le connaissons. Mais ici, c’est une connaissance de l’être intérieur de Jésus : « Tu es le Saint de Dieu. » Jésus pourrait s’accorder avec ce démon qui lui fait une sorte de publicité malgré ses manières. Mais il lui demande de se taire avant de l’expulser de cet homme. Je tire une leçon de cet épisode. Notre connaissance de Jésus, même d’un haut degré théologique, ne sert de rien si nous ne nous laissons pas « perdre » par lui. C’est ce qu’a commencé à dire l’homme possédé : « Es-tu venu pour nous perdre ? » Je traduis : nous remettre en cause, nous déranger. La parole de Jésus est une parole qui ne s’ajuste pas immédiatement à notre pensée et qui par conséquent dérange. C’est à ce prix qu’elle prend du prix et ce qui en nous refuse se dérangement est un démon. Il est à noter, pour terminer, que ce démon est facilement expulsable. Il suffit de lui dire « Silence. »
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !