"Je sais qui tu es : tu es le Saint de Dieu"
Méditation de l'évangile (Lc 4, 31-37) par le père Jean Marie Petitclerc
Chant final: "Sauve moi, Jésus Christ" par la communauté de l'Emmanuel
En ce temps-là,
Jésus descendit à Capharnaüm, ville de Galilée,
et il y enseignait, le jour du sabbat.
On était frappé par son enseignement
car sa parole était pleine d’autorité.
Or, il y avait dans la synagogue
un homme possédé par l’esprit d’un démon impur,
qui se mit à crier d’une voix forte :
« Ah ! que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ?
Es-tu venu pour nous perdre ?
Je sais qui tu es :
tu es le Saint de Dieu. »
Jésus le menaça :
« Silence ! Sors de cet homme. »
Alors le démon projeta l’homme en plein milieu
et sortit de lui sans lui faire aucun mal.
Tous furent saisis d’effroi et ils se disaient entre eux :
« Quelle est cette parole ?
Il commande avec autorité et puissance
aux esprits impurs,
et ils sortent ! »
Et la réputation de Jésus se propageait dans toute la région.
Source : AELF
Beaucoup aujourd’hui, dans notre pays, parlent d’une crise de l’autorité. Nos grands corps institutionnels, la police, la justice, le politique, le médical, et même l’Église, ne font plus autorité. Et les jeunes d’aujourd’hui, nous dit-on, respectent de moins en moins l’autorité … Mais ce qui est en jeu, n’est-ce pas plutôt la crédibilité des porteurs d’autorité. Pour que la relation d’autorité fonctionne, encore faut-il que le porteur soit jugé crédible. Comme j’aime à le dire, nous assistons moins aujourd’hui à une crise de l’autorité qu’à une crise de crédibilité des porteurs d’autorité, avec toutes ces promesses non tenues, avec ce décalage entre les paroles de l’institution et les actes posés par certains de leurs représentants. Reconnaissons que l’ampleur de ce décalage, avec la révélation de tous ces scandales d’abus de mineurs, nuit considérablement aujourd’hui à la crédibilité de notre Église.
Voici donc que Luc aujourd’hui nous présente Jésus prêchant un jour de Sabbat à la synagogue de Capharnaüm. Il ne nous dit rien du contenu de son enseignement. Mais ce qui frappe les gens, c’est qu’il parle avec autorité, à la différence de tous ces prédicateurs que l’on écoute d’une oreille distraite. « Avec autorité » ne signifie pas qu’il fasse preuve d’une grande éloquence, d’un argumentaire théologique sans faille, ou bien qu’il hausse le ton en tapant sur le pupitre. Il parle avec autorité parce qu’il y a une remarquable cohérence entre son dire et son faire, entre la parole et le geste qui la suit : « Sors de cet homme ! » Et voici que l’homme qui était possédé est guéri. La parole de Jésus est libératrice. L’autorité, ce n’est pas un pouvoir, qui serait lié à un statut (les jeunes d’aujourd’hui sont de moins en moins impressionnés par le statut de la personne qu’ils ont en face d’eux), mais une relation qui fait grandir (cf l’étymologie : augere signifie croître)
Puissions-nous aujourd’hui, si nous voulons continuer de faire autorité auprès des jeunes, être attentifs à la cohérence entre notre dire et notre faire !
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