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"Je veux que, tout de suite, tu me donnes sur un plat..." (Mc 6, 17-29)

Un article rédigé par Jean-Marie Petitclerc (50913) - RCF, le 29 août 2022 - Modifié le 29 août 2022
Prière du matin"Je veux que, tout de suite, tu me donnes sur un plat..." (Mc 6, 17-29)

"Je veux que, tout de suite, tu me donnes sur un plat la tête de Jean le Baptiste"

Méditation de l'évangile (Mc 6, 17-29) par le père Jean Marie Petitclerc

Chant final: "Je te donne tout" par Luc Dumont

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Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

          En ce temps-là,
  Hérode avait donné l’ordre d’arrêter Jean le Baptiste
et de l’enchaîner dans la prison,
à cause d’Hérodiade, la femme de son frère Philippe,
que lui-même avait prise pour épouse.
  En effet, Jean lui disait :
« Tu n’as pas le droit
de prendre la femme de ton frère. »
  Hérodiade en voulait donc à Jean,
et elle cherchait à le faire mourir.
Mais elle n’y arrivait pas
  parce que Hérode avait peur de Jean :
il savait que c’était un homme juste et saint,
et il le protégeait ;
quand il l’avait entendu, il était très embarrassé ;
cependant il l’écoutait avec plaisir.

          Or, une occasion favorable se présenta
quand, le jour de son anniversaire,
Hérode fit un dîner pour ses dignitaires,
pour les chefs de l’armée et pour les notables de la Galilée.
  La fille d’Hérodiade fit son entrée et dansa.
Elle plut à Hérode et à ses convives.
Le roi dit à la jeune fille :
« Demande-moi ce que tu veux,
et je te le donnerai. »
  Et il lui fit ce serment :
« Tout ce que tu me demanderas, je te le donnerai,
même si c’est la moitié de mon royaume. »
  Elle sortit alors pour dire à sa mère :
« Qu’est-ce que je vais demander ? »
Hérodiade répondit :
« La tête de Jean, celui qui baptise. »
  Aussitôt la jeune fille s’empressa de retourner auprès du roi,
et lui fit cette demande :
« Je veux que, tout de suite,
tu me donnes sur un plat la tête de Jean le Baptiste. »
  Le roi fut vivement contrarié;
mais à cause du serment et des convives,
il ne voulut pas lui opposer un refus.
  Aussitôt il envoya un garde
avec l’ordre d’apporter la tête de Jean.
Le garde s’en alla décapiter Jean dans la prison.
  Il apporta la tête sur un plat,
la donna à la jeune fille,
et la jeune fille la donna à sa mère.

          Ayant appris cela,
les disciples de Jean vinrent prendre son corps
et le déposèrent dans un tombeau.

Source : AELF

Méditation Père Jean-Marie Petitclerc

              Dans la pratique de mon métier d’éducateur spécialisé, il m’est arrivé bien souvent de visiter des jeunes en prison, suite à des faits d’agression. Je pense en particulier à Didier, un jeune que je connaissais bien car, adolescent, il avait participé à plusieurs séjours de vacances avec moi, et dont je m’étonnais de sa présence en milieu carcéral. Plein de remords et de regrets, il m’avouait que s’il avait participé au tabassage de la victime, c’est parce qu’il ne voulait pas paraître faible aux yeux des deux autres. Combien d’adolescents commettent des actes délictueux sous la pression du groupe, pour sauver ce qu’ils considèrent être leur honneur !

              Je ne pense pas, pour ma part, qu’Hérode souhaitait sincèrement la mort de Jean le Baptiste. Certes il n’appréciait guère que celui-ci se permette de remettre en cause ce qu’il considérait relever de sa vie privée, à savoir son union avec la femme de son frère. Mais, comme le souligne l’évangéliste, il le considérait comme un homme juste et saint, et non seulement il le respectait, mais aussi il le protégeait. Aussi n’avait-il aucune raison de vouloir le tuer !

              Mais le voici pris dans l’engrenage des évènements. Une jolie danse de la fille d’Hérodiade, une promesse inconsidérée : « Demande-moi ce que tu veux, et je te le donnerai. », et l’impossibilité pour lui de faire marche arrière face aux convives qui avaient entendu son serment. Alors, contrarié, il fit décapiter Jean le Baptiste. Son honneur était sauf … et le prophète était assassiné !

              Cette bien triste histoire doit nous faire réfléchir. Ne nous arrive-t-il pas, à la manière des adolescents, à la manière d’Hérode, de prononcer parfois des mots, de poser des actes, sans qu’ils correspondent vraiment à notre ressenti intérieur, mais parce qu’ils nous permettent d’exister sous le regard des autres. Demandons aujourd’hui à l’Esprit Saint de savoir résister à la pression de l’environnement pour être capables de rester toujours fidèles !

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