"Jean est venu : les publicains et les prostituées ont cru à sa parole"
Méditation de l'évangile (Mt 21, 28-32) par le pasteur Jean Pierre Sternberger
Chant final: "Wait for the Lord" par la communauté de Taizé
En ce temps-là,
Jésus disait aux grands prêtres et aux anciens :
« Quel est votre avis ?
Un homme avait deux fils.
Il vint trouver le premier et lui dit :
“Mon enfant, va travailler aujourd’hui à la vigne.”
Celui-ci répondit : “Je ne veux pas.”
Mais ensuite, s’étant repenti, il y alla.
Puis le père alla trouver le second
et lui parla de la même manière.
Celui-ci répondit : “Oui, Seigneur !”
et il n’y alla pas.
Lequel des deux a fait la volonté du père ? »
Ils lui répondent :
« Le premier. »
Jésus leur dit :
« Amen, je vous le déclare :
les publicains et les prostituées
vous précèdent dans le royaume de Dieu.
Car Jean le Baptiste est venu à vous sur le chemin de la justice,
et vous n’avez pas cru à sa parole ;
mais les publicains et les prostituées y ont cru.
Tandis que vous, après avoir vu cela,
vous ne vous êtes même pas repentis plus tard
pour croire à sa parole. »
Source : AELF
Traduire est souvent difficile. Et là j’ai peur que les traducteurs dont vous venez d’entendre le texte ne se soient laissés emportés par le cours de la petite histoire du père et de ses deux enfants.
Venant d’essuyer le refus de son premier fils, le père, dit le texte, se déplace pour parler au second. Il lui adresse alors les mêmes paroles qu’au premier, vraisemblablement : « gamin, va aujourd’hui travailler à la vigne ». Il ne lui pose pas de question. Il lui donne un ordre.
Or que répond le deuxième fils ? Non pas « oui, Seigneur » comme vous l’avez entendu lire mais, selon le texte grec, « moi Seigneur ». Certes on peut comprendre que ce « moi, Seigneur » signifie, « moi j’irai à la vigne » voire « moi, je ne suis pas comme mon frère qui a refusé car moi, j’irai ». Simplement le texte dit « moi, Seigneur » et non pas « oui, Seigneur ».
Quelle importance ? direz-vous. Le sens global est préservé. Sans doute. Mais le texte évangélique souligne aussi que le deuxième fils n’a pas vraiment écouté son père. Comme le font parfois les enfants, il a répondu à une question, c’est à dire il a donné une parole quand on lui demandait une action.
Que de fois, je fais comme lui, commençant une discussion sur le sens du mot aimer quand on me demande d’aimer mon prochain…
Et ce matin, Seigneur, tu ne poses aucune question. Tu dis « va aujourd’hui travailler à la vigne ». C’est l’heure d’y aller, je crois. amen
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