« Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! » (Mc 5, 21-43)
Méditation par le Père Nicolas de Boccard
Chant Final : "La guérison" - Glorious
En ce temps-là,
Jésus regagna en barque l’autre rive,
et une grande foule s’assembla autour de lui.
Il était au bord de la mer.
Arrive un des chefs de synagogue, nommé Jaïre.
Voyant Jésus, il tombe à ses pieds
et le supplie instamment :
« Ma fille, encore si jeune, est à la dernière extrémité.
Viens lui imposer les mains
pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive. »
Jésus partit avec lui,
et la foule qui le suivait
était si nombreuse qu’elle l’écrasait.
Or, une femme, qui avait des pertes de sang depuis douze ans…
– elle avait beaucoup souffert
du traitement de nombreux médecins,
et elle avait dépensé tous ses biens
sans avoir la moindre amélioration ;
au contraire, son état avait plutôt empiré –
… cette femme donc, ayant appris ce qu’on disait de Jésus,
vint par-derrière dans la foule et toucha son vêtement.
Elle se disait en effet :
« Si je parviens à toucher seulement son vêtement,
je serai sauvée. »
À l’instant, l’hémorragie s’arrêta,
et elle ressentit dans son corps qu’elle était guérie de son mal.
Aussitôt Jésus se rendit compte qu’une force était sortie de lui.
Il se retourna dans la foule, et il demandait :
« Qui a touché mes vêtements ? »
Ses disciples lui répondirent :
« Tu vois bien la foule qui t’écrase,
et tu demandes : “Qui m’a touché ?” »
Mais lui regardait tout autour
pour voir celle qui avait fait cela.
Alors la femme, saisie de crainte et toute tremblante,
sachant ce qui lui était arrivé,
vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité.
Jésus lui dit alors :
« Ma fille, ta foi t’a sauvée.
Va en paix et sois guérie de ton mal. »
Comme il parlait encore, des gens arrivent de la maison de Jaïre,
le chef de synagogue, pour dire à celui-ci :
« Ta fille vient de mourir.
À quoi bon déranger encore le Maître ? »
Jésus, surprenant ces mots,
dit au chef de synagogue :
« Ne crains pas, crois seulement. »
Il ne laissa personne l’accompagner,
sauf Pierre, Jacques, et Jean, le frère de Jacques.
Ils arrivent à la maison du chef de synagogue.
Jésus voit l’agitation,
et des gens qui pleurent et poussent de grands cris.
Il entre et leur dit :
« Pourquoi cette agitation et ces pleurs ?
L’enfant n’est pas morte : elle dort. »
Mais on se moquait de lui.
Alors il met tout le monde dehors,
prend avec lui le père et la mère de l’enfant,
et ceux qui étaient avec lui ;
puis il pénètre là où reposait l’enfant.
Il saisit la main de l’enfant, et lui dit :
« Talitha koum »,
ce qui signifie :
« Jeune fille, je te le dis, lève-toi! »
Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher
– elle avait en effet douze ans.
Ils furent frappés d’une grande stupeur.
Et Jésus leur ordonna fermement
de ne le faire savoir à personne ;
puis il leur dit de la faire manger.
Source : AELF
Les deux miracles de l’évangile ramènent des rives de la mort, dans le monde des vivants, une jeune fille et une malade hémorroïsse. C’est Jésus qui les opère. Oui, Il est vraiment le maitre de la vie. Mais ces miracles gardent d’une manière surprenante un caractère intimiste. Ceux qui savent sont des proches, les autres sont écartés, et les « sauvés » sont priés de se taire. Oui Jésus sauve, Il vient nous sauver de la mort, mais pas pour vivre la même vie, mais pour revivre avec Lui pour l’éternité. La vie éternelle est une autre vie que la vie sur terre. Et c’est sans doute pour cela que Jésus n’a « ressuscité » que peu de personne, comme signe de cette éternité à laquelle Il nous appelle. Il ne veut pas que l’on s’arrête au merveilleux, mais donne des signes afin de nous introduire à Sa vie.
C’est bien un chemin de foi qui nous est proposé. La foi en une vie meilleure, que nous anticipons sur la terre en nous engageant à construire un monde plus juste et fraternel. S’il n’y avait rien après la mort, on pourrait vivre en profitant au maximum, sans se soucier ni de Dieu, ni des autres, ni de l’état de notre planète. Mais s’il y a autre chose, nous ne pouvons pas vivre comme si cela n’existait pas !
Il a pouvoir sur la vie : « Ne crains pas, crois seulement », dit-il à Jaïre, et aux autres : « Pourquoi cette agitation et ces pleurs ? L’enfant n’est pas morte : elle dort ». Désormais nous savons que la mort est un sommeil dont Jésus peut nous réveiller. Il nous fait comprendre cette éternité en ressuscitant des morts cette jeune fille.
Jésus attend de chacun de nous cette foi, une foi qui déplace les montagnes, une foi qui va par-delà toute mort. Le pécheur n’est jamais un mort devant Dieu. Il est appelé à revivre, car la grâce divine est là toujours prête à lui redonner la vie divine. Il nous adresse, autant de fois qu’il le faudra, cette parole : « Lève-toi ». À nous de nous lever et de marcher.
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