Dans ce passage du dernier discours de Jésus à ses disciples avant sa passion, chaque phrase est tellement lourde de sens que nous avons du mal à saisir le lien qui s’établit entre elles et la portée de l’ensemble. C’est que Jésus nous introduit ici dans le mystère de la Trinité, dans la relation intime, la circulation de l’amour entre le Père, le Fils et l’Esprit, et la manière dans nous sommes nous-mêmes pris dans cette relation. Saint Bernard est celui qui peut nous conduire dans la compréhension de ce mystère : pour cela il utilise dans ses sermons sur le Cantique des cantiques l’image du « baiser ». Le Saint-Esprit est pour lui le baiser d’amour qui unit le Père et le Fils, mais dans ce baiser même, nous aussi nous sommes unis à Dieu : “Un seul a reçu le baiser par lequel la plénitude divine fut corporellement insinuée dans la chair. Heureux baiser, baiser qui fut le plus généreux des dons, puisque ce n’est pas une bouche qui se posa sur une autre bouche, mais Dieu Lui-même qui s’unit à l’homme… ». L’incarnation de Jésus qui ne prend pas fin avec son retour vers le Père, mais elle unit définitivement l’homme à Dieu, puisque le don de l’Esprit-Saint, dit encore St Bernard « ne nous communique pas seulement la lumière de la connaissance, elle nous donne en même temps le feu de l’amour.” Si dans la prière nous accueillons l’Esprit que nous donne Jésus, nous devenons capables d’aimer à la manière de Jésus lui-même, capables de « porter » aux autres ce qui nous dépasse infiniment, un amour qui nous rend à notre vraie nature : celle d’être à l’image et à la ressemblance de Dieu même. L’amour que nous témoignons à nos frères en humanité est le seul critère de la vérité de notre attachement au Christ.
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