Dans un contexte de transformation du modèle paroissial, comment concevoir la complémentarité des baptisés ? Pour quelles missions les diacres sont-ils ordonnés ? L'abbé Willy Wele-Wele et le diacre Jacques Delcourt, du diocèse de Namur, nous répondent par des exemples très concrets auxquels ils sont confrontés.
On connait tous ce contexte de profonde mutation de nos paroisses. Les raisons sont connues : baisse de la pratique religieuse en général, diminution du nombre de prêtres ordonnés, fermetures d'églises... Cette conjoncture ne peut qu'encourager les fidèles à se mettre en mouvement pour re-dynamiser leurs lieux de culte !
Dans ces chamboulements, l'importance de faire communauté reste ce qu'il y a de plus essentiel pour les deux invités. Pour Jacques Delcourt, "tout le monde a besoin de racines". Et aujourd'hui, ce sont toujours plus de fidèles qui s'engagent dans leurs communautés comme le révèle le dernier rapport de l'Eglise catholique en Belgique : 125.000 personnes s'engagent bénévolement dans leur paroisse. Alors que de moins en moins d'églises restent ouvertes et accueillent une eucharistie dominicale, les laïcs sont fréquemment amenés à faire quelques kilomètres pour se retrouver en communauté.
Un décentrement est nécessaire pour favoriser le rassemblement des fidèles.
L'abbé Willy Wele-Wele a eu l'occasion, au cours de la réalisation de sa thèse à l'UCL, de prendre conscience de l'émergence de nouveaux modèles paroissiaux qui fonctionnent de façon dynamique grâce à l'engagement régulier des fidèles. Pour lui, il devient évident que la transition passera par un décentrement ; celui d'un lieu de culte à proximité immédiate de chez soi, mais aussi d'un décentrement de la figure sacerdotale.
Pour Jacques Delcourt, diacre permanent dans le diocèse de Namur : "le diacre est le signe du christ serviteur". C'est toujours une mission à envisager en étroite collaboration avec le prêtre et l'évêque du diocèse. Ce service se trouve fécond par une mission d'évangélisation plus extérieure à la paroisse elle-même, sur son lieu de travail, par exemple ; là où le prêtre n'a pas l'occasion de se rendre. Si aujourd'hui des candidats se présentent régulièrement en réponse à ce qu'ils ressentent comme un appel ; dans les diocèses français, la réponse à l'appel intérieur est généralement confirmée par une sollicitation directe du clergé ou des fidèles eux-mêmes, nous précise le président de la commission inter-diocésaine pour le diaconat permanent. Les deux invités sont convaincus :
La culture de "l'appel" fonctionne bien pour encourager les laïcs à s'engager !
Comment faire évoluer cette complémentarité des états de vie dans l'Eglise, au coeur des transformations des communautés paroissiales et quelles missions reçoivent les diacres aujourd'hui ? Autant de questions auxquelles répondent ces deux baptisés dans cette émission.
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