Les différents diocèses de France, les dimanches de mai et juin sont propices aux professions de foi et aux confirmations des jeunes croyants. Au-delà de ces moments de joie, de fête ecclésiale et familiale beaucoup d'adultes éprouvent des difficultés à aborder le continent adolescent. Comment leur dire ce qui compte pour nous? Ce qui nous fait tenir debout quant leur façon de vivre de regarder le monde semble si éloignée de nos références?
SYNODE | En 2018, l'Église donne la parole aux jeunes - Les diocèses du monde entier sont en pleine préparation du synode 2018, sur les jeunes, la foi et le discernement vocationnel. En France, le Service national pour l’évangélisation des jeunes et pour les vocations (SNEJV), un service de la Conférence des évêques de France, est mobilisé. Dès le 14 juin 2017, il met en ligne un questionnaire à destination des jeunes. Ils ont jusqu'au 30 novembre 2017 pour y répondre.
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Ce qui caractérise les jeunes aujourd'hui, c'est une faible culture religieuse. Un certain scepticisme, aussi. 'Ils ont accès tout le temps à leur tablette et à leur téléphone portable, ils vérifient en temps réel si ce que vous avez dit est dit autrement ailleurs et si donc vous avez faux', témoigne Agnès Charlemagne, membre de la pastorale d'un lycée catholique à Marseille durant sept ans. Les connaissances scientifiques qu'ils acquièrent restent la plupart du temps sans contrepartie spirituelle, observe Jean-Louis Schlegel. Quant aux cours de catéchisme, ils restent le lieu où exprimer son opposition aux adultes.
'Beaucoup se demandent si la Bible dit vrai.' En passionné de la Bible, le directeur de la rédaction de la revue Esprit vient de publier 'La Bible expliquée aux jeunes' (éd. Seuil). Un essai, fruit d'un important travail de concision et de vulgarisation, qui vise à répondre à deux inquiétudes vis-à-vis des adolescents. Que savent-ils? Que peut-on encore leur transmettre?
Que faire de ces adolescents dont plus personne ne sait que faire pour les emmener vers la foi? Beaucoup d'adultes s'inquiètent du fossé culturel qui se creuse entre les générations. Si tout cela tombe dans l'oubli, n'est-ce pas un peu de notre civilisation, de nous, qui est en train de disparaître? Agnès Charlemagne vient de publier 'Comment parler de spiritualité avec les adolescents' (éd. Salvator), où elle donne des pistes, fruit de son expérience. 'J'avais vraiment en face de moi des enfants soit réticents mais surtout indifférents, se souvient-elle, mais ça n'empêche pas que leur soif spirituelle est intacte, non seulement elle intacte mais elle est profonde, joyeuse, exubérante, exigeante.'
'Je n'ai jamais parlé de Dieu aux adolescents, j'ai parlé de Dieu avec des adolescents.' Ils existe de multiples façons de parler de Dieu - la liturgie, les symboles, etc. Agnès Charlemagne propose d'abord d'écouter ce que les adolescents ont à dire sur le sujet. Pour elle, en fait de méthode il y a surtout 'quelque à changer dans nos cœurs, dans nos façons d'avoir peur de leur donner la parole'. Transmettre un message comme celui de la foi, c'est d'abord l'incarner. 'Il faut être avec eux et non pas contre eux et aller au-delà de ce qui est vérifiable sur Internet.'
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