C'est ainsi que Julien Weinzaepflen se présente. Anne Kerléo l'a rencontré à Lourdes, lors de la première rencontre nationale de la Pastorale des personnes handicapées (PPH), en septembre 2016. Une conversation passionnante, au cours de laquelle notre 'Grand Témoin' fait le récit de son expérience. Avec humour et philosophie, tantôt grave, parfois cynique, il convie à une profonde réflexion théologique.
'Dieu est lumière est une affirmation aussi importante que Dieu est amour.' On pourrait s'étonner d'entendre un aveugle de naissance dire que Dieu est lumière, lui qui n'a jamais vu la lumière. Il en parle pourtant de façon mystique: 'La lumière c'est une énergie qui m'approche, c'est Dieu.' Dieu, Julien Weinzaepflen l'a redécouvert après une courte période d'athéisme. C'est 'quelque chose qui sublime l'être.'
Son mysticisme ne l'empêche pas d'être 'très cynique, acide' ni d'aimer l'humour noir, comme il le dit. Depuis qu'il a compris qu''être catholique ça vous relie tellement à tous les êtres de la création, à tous les visages, que ça vous fait voir la vie de façon différente', Julien Weinzaepflen ne sera plus jamais le même. 'Rien n'est grave mais tout est important.'
... Ou pourquoi c'est important d'appartenir à l'Eglise catholique pour un croyant. Julien Weinzaepflen se dit 'viscéralement catholique'. L'écouter parler de sa religion c'est percevoir un témoignage de foi authentique, inspiré et longuement médité. Appartenir à l'Eglise, c'est pour lui s'inscrire dans l'histoire des hommes, de la Création à l'Apocalypse. Résolument, il s'insère dans ce qui relie les vivants et les morts, et les hommes au Dieu trinitaire. Et ce qu'il fait concrètement quand il écrit, ou quand il joue de la musique liturgique. Un acte de foi.
'Le but de la vie c'est le bonheur', admet l'écrivain, mais 'plutôt que d'arriver à un bonheur artificiel qui ne vous relie à personne, il faut vivre ces injustices comme si elles vous concernaient vous.' Vers l'âge de 10 ans, révolté par l'injustice, Julien Weinzaepflen est devenu athée, reniant la foi qu'il a reçue de sa grand-mère - 'une foi naturelle'. Cette courte période, il s'en souvient comme la plus 'libre' et la plus 'heureuse' qu'il ait vécu. Et pourtant 'pour rien au monde' il n'y reviendrait. 'Je me suis attaché à Dieu pour toujours.'
Ce qui le tient, ce qui le rend fidèle à Dieu, à l'Eglise et aux hommes, c'est notamment le dogme de la communion des saints. C'est-à-dire ne pas chercher nécessairement le bonheur - 'La foi c'est pas fait pour vous rendre heureux' - mais se sentir 'plus directement concerné par tout ce qui se passe, plus attaché à Dieu et aux autres'. Faire le pari en somme que le bonheur on ne le connaîtra tous ensemble, ou alors pas complètement.
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