"La lampe est apportée pour être mise sur le lampadaire. La mesure que vous utilisez sera utilisée pour vous"
Méditation de l'évangile (Mc 4, 21-25) par Mgr Emmanuel Gobilliard
Chant final: "C'est toi ma lampe, Seigneur" par la communauté de Taiz
En ce temps-là,
Jésus disait à la foule :
« Est-ce que la lampe est apportée
pour être mise sous le boisseau ou sous le lit ?
N’est-ce pas pour être mise sur le lampadaire ?
Car rien n’est caché,
sinon pour être manifesté ;
rien n’a été gardé secret,
sinon pour venir à la clarté.
Si quelqu’un a des oreilles pour entendre,
qu’il entende ! »
Il leur disait encore :
« Faites attention à ce que vous entendez !
La mesure que vous utilisez
sera utilisée aussi pour vous,
et il vous sera donné encore plus.
Car celui qui a,
on lui donnera ;
celui qui n’a pas,
on lui enlèvera même ce qu’il a. »
Source : AELF
En cette période où tout est révélé, où tout est connu, où au nom de la transparence, il y a une injonction à tout savoir sur tout le monde, au nom d’un droit à l’information qui souvent est au détriment du droit des personnes, il semble que l’Évangile d’aujourd’hui aille dans ce sens : « Rien n’est caché sinon pour être manifesté ! » Pourtant l’intention de l’Évangile n’a rien à voir avec ce qui devient de la curiosité généralisée et souvent monétisée. Au contraire. Lorsqu’un frère a commis un péché, a blessé quelqu’un, a manqué de charité la parole de Dieu nous invite à aller le rencontrer, pour lui parler, pour engager un dialogue et l’inviter à se corriger, à progresser, pour qu’il ait conscience qu’il a fait du mal et qu’il a mal agit. C’est ce qu’on appelle la correction fraternelle qui est non seulement nécessaire à la conversion personnelle de chacun mais qui met aussi de la vérité et de la charité dans les relations. Je ne parle pas évidemment de ce qui est gravement répréhensible et qu’il faut dénoncer à la justice. Le but, c’est la croissance de la charité, de la fraternité, du bien des personnes et surtout des plus faibles. Comme le dit très justement le droit de l’Église, le bien suprême, c’est le salut des âmes, le bien des personnes et non l’application trop formelle de préceptes extérieurs. Mais le sens premier de cette affirmation de l’Évangile, c’est que le plus important, ce n’est pas le « qu’en dira-t-on » mais le « qu’en dira Dieu ». C’est pour le bien des personnes, mais aussi « parce que le Seigneur voit ce qui est fait dans le secret » que nous devons agir bien. La conscience est une aide précieuse pour savoir ce que nous devons faire. Elle est un peu la voix de Dieu dans notre cœur, la voix des pauvres aussi. Pour adapter l’Évangile à la période actuelle, je dirais que notre rapport aux réseaux est particulièrement concerné. Le pauvre est parfois cette personne que nous ne connaissons pas sinon médiatiquement, qui nous semble loin et que l’on n’hésite pas à critiquer, à calomnier même si on ne connait rien à l’affaire dont il s’agit. Je le dis fermement, lorsque, surtout sous couvert de l’anonymat d’un pseudonyme, on médit, on calomnie, on entretient des polémiques stériles et destructrices de la communion, on commet un grave péché, qui peut avoir de très lourdes conséquences sur les personnes mais aussi sur notre salut. Demandons à l’Esprit de Vérité et de Charité, de nous aider à faire la lumière dans nos vies, à être porteur de lumière, à utiliser les nouveaux moyens de communication surtout pour répandre son amour.
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