"La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux" (Lc 10, 1-9)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

    En ce temps-là,
parmi les disciples,
    le Seigneur en désigna encore 72,
et il les envoya deux par deux, en avant de lui,
en toute ville et localité
où lui-même allait se rendre.
    Il leur dit :
« La moisson est abondante,
mais les ouvriers sont peu nombreux.
Priez donc le maître de la moisson
d’envoyer des ouvriers pour sa moisson.
    Allez ! Voici que je vous envoie
comme des agneaux au milieu des loups.
    Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales,
et ne saluez personne en chemin.
    Mais dans toute maison où vous entrerez,
dites d’abord :
‘Paix à cette maison.’
    S’il y a là un ami de la paix,
votre paix ira reposer sur lui ;
sinon, elle reviendra sur vous.
    Restez dans cette maison,
mangeant et buvant ce que l’on vous sert ;
car l’ouvrier mérite son salaire.
Ne passez pas de maison en maison.
    Dans toute ville où vous entrerez
et où vous serez accueillis,
mangez ce qui vous est présenté.
    Guérissez les malades qui s’y trouvent
et dites-leur :
‘Le règne de Dieu s’est approché de vous.’ »

Source : AELF

Méditation Père Michel Quesnel

C’est la fête de l’évangéliste Luc. Il ne faisait pas partie du groupe des Douze. L’Eglise a donc choisi pour aujourd’hui un passage de son évangile où Jésus envoie en mission un groupe plus vaste que les Douze : soixante-douze. Dans la tradition juive antique, c’est le nombre des nations existant sur la surface de la planète. Les consignes que Jésus donne valent pour les témoins de l’Evangile de tous les temps.

Leur mission doit s’accompagner de prière. C’est Dieu qui convertit. Si les missionnaires comptent trop sur leurs propres forces, ils n’aboutiront à rien. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle ils sont envoyés deux par deux, afin qu’aucun des deux ne se prêche lui-même, mais s’efface derrière le message qu’il proclame.

Ils doivent prendre un minimum de bagages. Si l’on compte sur un important équipement, on n’en aura jamais assez. Une parole vraie et des actions nourries de charité suffisent.

Leur premier message est un message de paix. Cela vaut, y compris si la guerre sévit dans la région. La paix intérieure ne dépend pas de la situation politique d’un pays. Des Ukrainiens croyants peuvent être davantage en paix que des nantis regorgeant de richesses.

Les disciples doivent aussi demeurer dans la première maison où ils ont été accueillis, profitant de l’hospitalité qui leur est offerte. La mission n’est pas du tourisme.

Et enfin, quel que soit l’accueil qu’ils reçoivent, le centre de leur message est : « Le règne de Dieu s’est approché de vous. » De cette phrase énigmatique, nous avons du mal à comprendre le sens. Mais devons-nous tout comprendre des invitations que nous lançons ? L’Evangile comporte une part de mystère que nous n’aurons jamais fini d’approfondir.