"La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux"
Méditation de l'évangile (Mt 9, 32-38) par la psateur Corinne Charriau
Chant final: "Guéris" de Thierry Ostrini
En ce temps-là,
voici qu’on présenta à Jésus
un possédé qui était sourd-muet.
Lorsque le démon eut été expulsé,
le sourd-muet se mit à parler.
Les foules furent dans l’admiration, et elles disaient :
« Jamais rien de pareil ne s’est vu en Israël ! »
Mais les pharisiens disaient :
« C’est par le chef des démons
qu’il expulse les démons. »
Jésus parcourait toutes les villes et tous les villages,
enseignant dans leurs synagogues,
proclamant l’Évangile du Royaume
et guérissant toute maladie et toute infirmité.
Voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles
parce qu’elles étaient désemparées et abattues
comme des brebis sans berger.
Il dit alors à ses disciples :
« La moisson est abondante,
mais les ouvriers sont peu nombreux.
Priez donc le maître de la moisson
d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. »
Source : AELF
Jésus parcourt les villes et villages, il enseigne, il proclame la bonne nouvelle du règne et il guérit. Il y a là comme une accélération, une urgence à enseigner, proclamer et guérir.
Jésus fut saisi de compassion en voyant les foules. Ce terme grec est fort, il vient du mot « entrailles » ou encore « sein maternel ». C’est un verbe qui signifie « remuer les entrailles » et qui peut donc être traduit par « toucher », « émouvoir profondément ». Jésus est bouleversé à la vue des foules sans berger. Ceci renvoie les auditeurs au livre des Nombres où Moïse demande à Dieu un homme pour être à la tête du peuple d’Israël.
L’image du berger et du troupeau se retrouve dans tout l’Ancien Testament. Dieu est le berger de son peuple, il délègue des bergers mais cela ne marche pas. Jésus ne dit pas ici que les bergers sont mauvais mais plutôt qu’ils sont « sans berger ». Nous pourrions actualiser en parlant de foules qui ne trouvent plus de sens à leur existence, de foules qui errent, qui sont abattues, déprimées.
A ce constat des foules sans berger, Jésus articule un autre manque, celui des moyens car la moisson est grande et les ouvriers sont peu nombreux. Cette image de la moisson représente dans l’Ancien Testament le jugement de Dieu à la fin des temps. Les temps de la fin sont donc arrivés et s’étirent d’ailleurs jusqu’à aujourd’hui. Le jugement advient quand la Bonne Nouvelle est annoncée. Ceci fait écho à cette urgence de Jésus qui parcourt villes et villages, enseigne, proclame et guérit dans notre extrait.
Jésus n’appelle pas ses interlocuteurs à se lamenter, à désespérer mais à prier, à prendre le recul nécessaire de la prière pour se mettre à l’écoute du Dieu qui parle, qui appelle, qui aide à discerner. Le verbe « prier » utilisé ici a le sens premier « d’avoir besoin ». Il peut être traduit par supplier, demander instamment. Ce verbe exprime une forte demande. Prenons le recul de la prière pour être ajustés à son appel afin de partager la bonne nouvelle du règne qui advient en Jésus, la Bonne nouvelle de Dieu qui se rend proche en Jésus pour tous.
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