"La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux"
Méditation de l'évangile (Mt 9, 32-38) par Mgr Emmanuel Gobilliard
Chant final: "La moisson est abondante" par l'ensemble vocal CINQ MARS
En ce temps-là,
voici qu’on présenta à Jésus
un possédé qui était sourd-muet.
Lorsque le démon eut été expulsé,
le sourd-muet se mit à parler.
Les foules furent dans l’admiration, et elles disaient :
« Jamais rien de pareil ne s’est vu en Israël ! »
Mais les pharisiens disaient :
« C’est par le chef des démons
qu’il expulse les démons. »
Jésus parcourait toutes les villes et tous les villages,
enseignant dans leurs synagogues,
proclamant l’Évangile du Royaume
et guérissant toute maladie et toute infirmité.
Voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles
parce qu’elles étaient désemparées et abattues
comme des brebis sans berger.
Il dit alors à ses disciples :
« La moisson est abondante,
mais les ouvriers sont peu nombreux.
Priez donc le maître de la moisson
d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. »
Source : AELF
Hier nous entendions un Évangile de guérison et de résurrection, pour nous rappeler combien le Seigneur Jésus était venu pour nous donner la vie, pour nous sauver de la mort. Aujourd’hui, presque naturellement, parce que l’Évangile relate un exorcisme, Jésus nous rappelle qu’il est aussi venu nous sauver du péché. Dans les sacrements de l’initiation chrétienne, le baptême et la confirmation en particulier, nous proclamons notre foi et nous le faisons avec enthousiasme. La liturgie nous propose de le faire sous forme dialoguée : « croyez-vous en Dieu Créateur, en Jésus qui s’est incarné pour nous sauver, en l’Esprit saint qui donne la vie ? » et nous répondons d’un seul cœur : « Oui nous croyons ». Mais j’ai remarqué que c’était beaucoup plus difficile d’obtenir le même enthousiasme concernant la première question, qui est en fait un exorcisme liturgique, loin évidemment de tout ce que nous présentent les films à sensation, mais c’est quand même un exorcisme : « Renoncez-vous au mal, à Satan qui est l’auteur du mal » C’est un peu comme si nous n’osions pas nommer le mal, reconnaitre qu’en chacun de nous il nous empêche d’être nous-mêmes, de faire le bien. Le péché est cette force en nous qui nous replie sur nous, qui nous fait tout voir de notre point de vue, qui nous empêche de nous tourner vers les autres, d’entrer dans la véritable espérance, qui nous empêche de ressembler à Jésus. Ce mal est à la fois en nous et extérieur à nous. Nous croyons dans la foi que ce mal est aussi une tentation extérieure, venant de celui qui nous déstructure, qui nous empêche de vivre notre unité de vie, qui ne croit pas en l’amour inconditionnel de Dieu et en la capacité de l’homme à accueillir cet amour. Jésus a combattu pour nous le mal, en particulier dans l’épisode évangélique des tentations au désert. Il continue de combattre ce mal, ou plutôt, il l’a déjà vaincu. L’Évangile d’aujourd’hui nous le rappelle. Cette affirmation de foi devrait nous apaiser. En même temps que nous reconnaissons l’existence du mal, nous affirmons qu’il a été vaincu, que Jésus sauveur est à nos côtés, pour, quelles que soient les circonstances, nous empêcher de sombrer dans le désespoir. Rendons grâce pour cette présence, ne soyons ni naïfs, ni fatalistes, mais apprenons de Jésus à mener le bon combat, celui qui nous conduit vers la vie, vers le bien que seul Dieu peut nous proposer en plénitude
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