Hier, la famille salésienne célébrait l’anniversaire de la date de la première rencontre de Don Bosco avec un jeune des faubourgs de Turin du nom de Barthélémy Garelli.
La scène se passait dans la petite église de Saint François d’Assise, où Jean Bosco s’apprêtait à célébrer la messe en l’honneur de Marie.
Son attention fut attirée par du brouhaha en provenance du fond de l’église.
Il vit alors un jeune garçon, chassé violemment par le sacristain, qui imaginait certainement que ce jeune aux vêtements dépenaillés, qui ne savait pas servir la messe, venait piller le tronc.
Don Bosco ne supporta pas cette violence faite à ce jeune, jugé sur sa seule apparence. Il reprit vertement le sacristain et lui demanda d’aller chercher ce garçon, qu’il dit être son ami.
Dans ses souvenirs autobiographiques, qu’il publia, à la demande du pape, une dizaine d’années avant sa mort, il écrit :
"Le pauvre jeune s’avanca tout tremblant, pleurant encore des coups encaissés. Avec le sourire, et en l’assurant de n’avoir plus rien à craindre, je l’interrogeai : « Mon bon ami, comment t’appelles-tu ?
- Barthélémy Garelli.
- De quel pays es-tu ?
- D’Asti
- Ton père est-il encore en vie ?
- Non, il est mort.
- Et ta mère ?
- Elle est morte aussi.
- Quel âge as-tu ?
- Seize ans.
- Sais-tu lire et écrire ?
- Je ne sais rien.
- Sais-tu chanter ?
- Non
- Sais-tu siffler au moins ?
Alors le garçon se mit à rire. La glace était rompue. »"
Se trouvent réunis dans ce dialogue les piliers de la pédagogie salésienne.
On ne peut approcher véritablement un jeune qu’en lui prodiguant de l’affection (Mon bon ami, comment t’appelles-tu ?). On ne peut rien comprendre à son comportement, si on ne le resitue pas dans son environnement (De quel pays es-tu ?) et dans son histoire familiale (Ton père est-il encore en vie ? Et ta mère ?). Enfin, on ne peut développer son art éducatif qu’à partir du repérage des réussites de celui-ci (Sais-tu siffler au moins ?).
Et voici que le dimanche suivant, Barthélémy revint avec cinq copains.
Ils étaient cinquante le mois suivant, cinq cents l’année suivante.
La rencontre de Jean Bosco avec un garçon marginalisé s’est transformée en élément déclencheur de centaines d’autres rencontres.
Et voici ce jeune prêtre de Turin adopté par ces jeunes, au point que les autorités turinoises commencent à s’inquiéter de l’ampleur des rassemblements. Le Valdocco était lancé ! L’aventure salésienne pouvait enfin commencer !
Cette rencontre du 8 Décembre est considéré par tous les salésiens de Don Bosco comme l’évènement fondateur.
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