"Laissant tout, ils le suivirent"
Méditation de l'évangile (Lc 5, 1-11) par le père Sébastien Antoni
Chant final: "Au grand large tu m'entraines" par la communauté de l'Emmanuel
En ce temps-là,
la foule se pressait autour de Jésus
pour écouter la parole de Dieu,
tandis qu’il se tenait au bord du lac de Génésareth.
Il vit deux barques qui se trouvaient au bord du lac ;
les pêcheurs en étaient descendus
et lavaient leurs filets.
Jésus monta dans une des barques qui appartenait à Simon,
et lui demanda de s’écarter un peu du rivage.
Puis il s’assit et, de la barque, il enseignait les foules.
Quand il eut fini de parler,
il dit à Simon :
« Avance au large,
et jetez vos filets pour la pêche. »
Simon lui répondit :
« Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ;
mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. »
Et l’ayant fait,
ils capturèrent une telle quantité de poissons
que leurs filets allaient se déchirer.
Ils firent signe à leurs compagnons de l’autre barque
de venir les aider.
Ceux-ci vinrent,
et ils remplirent les deux barques,
à tel point qu’elles enfonçaient.
à cette vue, Simon-Pierre tomba aux genoux de Jésus,
en disant :
« Éloigne-toi de moi, Seigneur,
car je suis un homme pécheur. »
En effet, un grand effroi l’avait saisi,
lui et tous ceux qui étaient avec lui,
devant la quantité de poissons qu’ils avaient pêchés ;
et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée,
les associés de Simon.
Jésus dit à Simon :
« Sois sans crainte,
désormais ce sont des hommes que tu prendras. »
Alors ils ramenèrent les barques au rivage
et, laissant tout, ils le suivirent.
Source : AELF
Quand les hommes n’en peuvent plus, qu’ils sont épuisés et ont atteint leur limites, Dieu se propose de prendre le relai… si on le lui permet. Pierre et ses compagnons semblent atteindre la limite de l’épuisement et le cafard du non-sens, leurs effort, leur savoir-faire ne semblent mener à rien, l’échec semble tout bloquer,… aujourd’hui la pêche n’apporte rien… si ce n’est l’angoisse, la peur du lendemain, et la démotivation. Ces hommes ont fait leur maximum mais cela ne paye pas ! Alors c’est Dieu qui prend le relai. Jésus se met au travail au moment où eux viennent de termine le leur, au moment où ils ont renoncé et rangent le matériel, pensant qu'il est maintenant trop tard pour prendre quoi que ce soit, considérant l'échec comme définitif ce jour-là. Pourtant, même quand il est trop tard pour les réussites humaines, il n'est jamais trop tard pour Dieu, et Dieu nous demande souvent, aux moments de fatigue ou de découragement, ce petit geste qui n'a l'air de rien, mais qui déjà nous met en marche vers lui. Voici l’invitation… Pierre, travaille avec moi ! Alors j’ose ce matin, puisque Pierre est considéré comme le premier, le chef de la communauté… j'entends de la part du Christ Oh communauté, oh Eglise travaille avec moi ! Ne m’aurais-tu pas oublié ? Lorsque tu parles d’évangélisation, ma chère Eglise es-tu dans la performance, les chiffres les statistiques, les méthodes de management et autres stratégies de séduction, souvent venues d’outre atlantique ? Oh Eglise… travailles-tu… sans moi ? Cette question redoutable considérons-là… elle est vertigineuse, mais elle remet la balle au centre. Pierre dans l’évangile l’a compris. Il s’y remet, il ose même si tout semble en opposition ou sans logique apparente, pensant même que c’est inutile ! Il ose, il laisse le maitre de l’impossible, Dieu lui-même, agir. Pour dépasser nos découragements où il semblerait que nos églises se vident et où le Christ ne fait plus recette et le message de l'Evangile n'attire plus, posons nous cette question : travaillons nous effectivement avec le Christ ? L'essentiel est de laisser le Christ nous conduire en haute-mer jusqu'où il veut, nous aimer autant qu'il veut nous aimer, la pêche suivra à l'heure de Dieu, et l'Eglise retrouvera ainsi sa raison d'être.
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