« L’ami de l’époux est tout joyeux d’entendre la voix...» (Jn 3, 22-30)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus se rendit en Judée, ainsi que ses disciples ;
il y séjourna avec eux, et il baptisait.
Jean, quant à lui, baptisait à Aïnone, près de Salim,
où l’eau était abondante.
On venait là pour se faire baptiser.
En effet, Jean n’avait pas encore été mis en prison.
Or, il y eut une discussion entre les disciples de Jean et un Juif
au sujet des bains de purification.
Ils allèrent trouver Jean et lui dirent :
« Rabbi, celui qui était avec toi de l’autre côté du Jourdain,
celui à qui tu as rendu témoignage,
le voilà qui baptise,
et tous vont à lui ! »
Jean répondit :
« Un homme ne peut rien s’attribuer,
sinon ce qui lui est donné du Ciel.
Vous-mêmes pouvez témoigner que j’ai dit :
Moi, je ne suis pas le Christ,
mais j’ai été envoyé devant lui.
Celui à qui l’épouse appartient, c’est l’époux ;
quant à l’ami de l’époux, il se tient là,
il entend la voix de l’époux,
et il en est tout joyeux.
Telle est ma joie : elle est parfaite.
Lui, il faut qu’il grandisse ;
et moi, que je diminue. »

Source : AELF

Méditation  Père Michel Quesnel

A la veille du dimanche où nous célébrons la fête du baptême du Seigneur, l’Eglise nous propose cette page de Jean l’évangéliste, qui rapporte un beau témoignage donné par Jean Baptiste. Si l’on en croit cette page, Jésus lui-même avait pris la tête d’un mouvement baptiste différent de celui de Jean, et certaines personnes de l’entourage de Jean s’en inquiétaient. Ainsi, il y aurait concurrence entre deux prédicateurs qui, l’un et l’autre, faisaient la promotion d’un rite d’eau pour obtenir le pardon de ses péchés.

Concurrence : c’est voir de façon négative deux réalités simultanées, comme si l’une nuisait à l’autre. Jean Baptiste reçoit l’information et en donne une tout autre lecture. Ce dont Jésus bénéficie vient du ciel. Jean Baptiste a été envoyé en avant, ce qui lui vaut le qualificatif de précurseur. C’est Jésus l’époux ; être ami de l’époux, comme l’est Jean Baptiste, est une grâce.

Et Jean prononce cette phrase superbe ; « Lui, il faut qu’il grandisse ; et moi, que je diminue. »

C’est la phrase que devrait avoir en tête toute personne qui essaie de témoigner de l’Evangile et de faire découvrir la personne de Jésus. Le prédicateur n’est rien. Il ne doit surtout pas centrer le regard sur lui-même. Il doit être tout entier celui qui détourne les regards qui se portent sur lui, et montrer Jésus, le seul qui soit digne d’attention.

L’attitude première de tout témoin de l’Evangile, c’est l’humilité.