"L’aveugle se trouva guéri, et il distinguait tout avec netteté"
Méditation de l'évangile (Mc 8, 22-26) par le père Emmanuel PIC
Chant final: "Ouvre mes yeux Seigneur Jésus" par les Fraternités monastiques de Jérusalem
En ce temps-là,
Jésus et ses disciples arrivèrent à Bethsaïde.
Des gens lui amènent un aveugle
et le supplient de le toucher.
Jésus prit l’aveugle par la main
et le conduisit hors du village.
Il lui mit de la salive sur les yeux
et lui imposa les mains.
Il lui demandait :
« Aperçois-tu quelque chose ? »
Levant les yeux, l’homme disait :
« J’aperçois les gens :
ils ressemblent à des arbres
que je vois marcher. »
Puis Jésus, de nouveau, imposa les mains
sur les yeux de l’homme ;
celui-ci se mit à voir normalement,
il se trouva guéri,
et il distinguait tout avec netteté.
Jésus le renvoya dans sa maison en disant :
« Ne rentre même pas dans le village. »
Source : AELF
Malgré la discrétion dont il aime s’entourer, Jésus est précédé, dans tous ses déplacements, par sa réputation de thaumaturge et d’homme de bien. On amène en foule vers lui les malades, les estropiés et toutes les personnes en souffrance.
C’est ce qui se passe à Bethsaïde : des gens lui amènent un aveugle et le supplient de le toucher ; ce simple et rapide contact suffira, pensent-ils, à guérir le malade.
Jésus ne se limite pas à leur demande. Il n’est pas un guérisseur ordinaire, dont le travail consisterait à faire bénéficier les malades d’un mystérieux pouvoir d’origine divine. Il pend soin de l’aveugle, le conduit à l’écart, impose les mains sur lui à plusieurs reprises, d’abord pour lui rendre la vue, puis pour le rendre capable de comprendre ce qu’il voit. Il le renvoie ensuite chez lui, en le priant de rester discret sur sa guérison.
Cet aveugle, c’est nous. Comme lui, nous avons besoin d’y voir plus clair sur nous-mêmes et sur le monde qui nous entoure, et nous savons que le Christ peut nous y aider. Il prend alors soin de nous, nous prend par la main, nous conduit à l’écart et multiplie pour nous les gestes de tendresse et d’affection. Nous retrouvons la vue, mais comme l’aveugle de Bethsaïde nous ne comprenons pas tout de suite ce que nous voyons ; le Seigneur s’y prend alors à plusieurs fois, nous impose à nouveau les mains, nous manifeste son amour pour nous, jusqu’à ce que nous ayons acquis la pleine lucidité dont nous avons besoin.
Cette tendresse du Christ, c’est dans les sacrements qu’elle nous est donnée, particulièrement dans ceux qui installent une proximité physique avec lui. L’onction du baptême, de la confirmation, du sacrement des malades et de l’ordination, l’imposition des mains qui l’accompagne, prennent la suite des gestes de tendresse de Jésus pour l’aveugle. L’eucharistie, le sacrement de réconciliation, renouvellent autant de fois qu’il est nécessaire l’action du Seigneur qui nous aide à y voir clair. Le sacrement du frère enfin, qui instaure un compagnonnage entre les croyants pour leur éviter d’avancer seuls dans l’aventure de la foi, fait partie de ces gestes d’amitié que le Seigneur continue d’avoir pour ses disciples.
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