« Le baptême de Jean, d’où venait-il ? » (Mt 21, 23-27)
Commentaire de l'Evangile par le Père Jean-Marie Petitclerc
Chant Final : "Que ton règne vienne" par le Collectif Béatitudes, Soeur Ruth Rousseau
En ce temps-là,
Jésus était entré dans le Temple,
et, pendant qu’il enseignait,
les grands prêtres et les anciens du peuple
s’approchèrent de lui et demandèrent :
« Par quelle autorité fais-tu cela,
et qui t’a donné cette autorité ? »
Jésus leur répliqua :
« À mon tour, je vais vous poser une question, une seule ;
et si vous me répondez,
je vous dirai, moi aussi, par quelle autorité je fais cela :
Le baptême de Jean, d’où venait-il ?
du ciel ou des hommes ? »
Ils faisaient en eux-mêmes ce raisonnement :
« Si nous disons : “Du ciel”,
il va nous dire :
“Pourquoi donc n’avez-vous pas cru à sa parole ?”
Si nous disons : “Des hommes”,
nous devons redouter la foule,
car tous tiennent Jean pour un prophète. »
Ils répondirent donc à Jésus :
« Nous ne savons pas ! »
Il leur dit à son tour :
« Moi, je ne vous dis pas non plus
par quelle autorité je fais cela.
Source : AELF
Voici donc que ce matin Matthieu nous fait assister à une controverse entre Jésus et les grands prêtres sur le thème de l’autorité.
Ayons bien conscience que cette question du rapport à l’autorité continue d’animer les débats aujourd’hui… J’aime distinguer cette notion d’autorité de celle de pouvoir, avec laquelle on la confond parfois. Le pouvoir, je le reçois de l’institution. L’autorité, si j’y réfléchis bien, elle m’est conférée par ceux auprès de qui je l’exerce. Deux enseignants dans un collège ont même pouvoir, même délégation du chef d’établissement pour assurer la discipline du groupe classe. Ils n’ont pas la même autorité. Et ce qui a changé chez les jeunes d’aujourd’hui, avec cette crise de confiance dans les institutions, c’est qu’une position de pouvoir n’entraine plus de manière systématique une posture d’autorité. Autrement dit, et ceci déstabilise un certain nombre d’enseignants, nous sommes passés d’une autorité statutaire (les jeunes sont de moins en moins impressionnés par le statut de l’adulte qu’ils ont en face d’eux) à une autorité relationnelle. Ce qui fait autorité, ce n’est plus le statut, mais la crédibilité de celui qui en est le porteur. Voilà pourquoi j’aime dire aux politiques d’aujourd’hui que nous n’assistons pas, dans notre pays, à une crise de l’autorité, mais à une crise de crédibilité des porteurs d’autorité. Et cette crise touche tout autant le monde politique, avec toutes ces promesses non tenues, que le monde ecclésial, avec toutes ces questions d’abus.
Revenons donc à la réponse de Jésus. Il fait comprendre à ses auditeurs que la véritable question à se poser n’est pas « d’où vient l’autorité ? », mais « est-ce que, pour vous, je fais autorité ? » Car on n’a pas l’autorité. On fait, ou on ne fait pas autorité. L’autorité c’est une relation. Et voici alors les interlocuteurs de Jésus mis dans l’embarras.
La question qui se pose à toi, à l’aube de ce nouveau jour, c’est « Pour toi, Jésus fait-il autorité ? »
Chaque matin, l'Évangile du jour commenté par un prêtre ou un pasteur. Ce temps de prière invite à prendre le temps de la méditation et s'achève par la proclamation du Notre Père.
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