Depuis les années 60 on parle de déchristianisation en France. Pourtant en 2018, 4.258 adultes ont été baptisés dans la nuit de Pâques, après deux ans de préparation en moyenne.
Quand on est adulte et que l'on demande le baptême, est-ce l'aboutissement d'un long processus ou bien le point de départ d'une nouvelle aventure spirituelle ? "Dans la Bible il y a plusieurs cas de figure, note le P. Marc Rastoin. Certains comme Nicodème, prennent le temps de discuter et d'autres se convertissent extrêmement rapidement. Pour le jésuite, c'est un peu comme un couple qui se rencontre et qui prend le temps nécessaire avant de se dire "Je t'aime". "Parfois il s'est passé des mois, voire des années de rencontre." De la même façon il peut se passer plusieurs mois ou plusieurs années avant que le couple se décide au mariage.
Saint Paul a préparé beaucoup de ses contemporains au baptême. "Lui ce qu'il l'intéressait c'est le moment d'avant, le moment secret, où les gens l'écoutaient dans une synagogue, dans une assemblée et faisaient le choix de la foi, qui est toujours un don et une décision."
Le baptême est à la fois un engagement humain et la réponse à un appel de Dieu, puisque "comme croyant on reconnaît que c'est toujours l'initiative de Dieu qui est première". La foi pour les chrétiens est un don et une décision. Une dialectique parfois difficile à comprendre : "On rencontre souvent des gens qui disent je n'ai pas reçu le don de la foi : il faut avancer, répond le prêtre, si vous ne bougez pas vous personnellement il ne se passera rien !"
Il y a deux moments clés dans le baptême : d'abord l'adhésion à Dieu dans le secret de son cœur puis l'adhésion publique où on dit oui devant toute la communauté. Certains diront que l'important est l'adhésion première : pourquoi faudrait-il un moment public ? "Le moment solennel est opératoire, explique le P. Rastoin, ça crée quelque chose : c'est ce qu'on appelle la parole performative."
D'autres diront que l'essentiel est dans le sacrement en présence de l'assemblée des chrétiens. Que tant que l'on n'est pas baptisé il ne s'est rien passé et que tout commence au jour du baptême. Or, il ne faut pas "survaloriser" le rituel, car "tout a commencé avant le baptême".
Émission d'archive diffusée en 2018
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