Depuis un peu plus d’une semaine les chrétiens sont entrés dans la période du Carême. 40 jours de marche vers une terre qui nous est souvent inconnue et qui pourtant nous constitue. Cette terre c’est notre propre cœur, ce lieu le plus intime que l'intime de nous-mêmes, comme disait saint Augustin. Pour effectuer ce pèlerinage vers notre cœur, soutenu par l’Esprit saint, nous avons plusieurs moyens, le jeûne, le partage mais aussi la prière.
LA SOBRIÉTÉ, LE THÈME DU CARÊME 2018 - Ce mercredi 14 février commence le Carême, une période de 40 jours pendant laquelle les chrétiens se préparent à la fête de Pâques, la résurrection du Christ. Cette année pour le Carême, nous vous invitons à méditer le thème de la sobriété.
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Pensées incessantes, désirs contradictoires, ambitions, égoïsmes... La vie intérieure est souvent chaotique. C'est aussi le lieu de nos aspirations les plus profondes vers ce qui est beau, bon et vrai. "C'est compliqué de faire le calme et la paix en nous, admet Grégory Turpin, on sent bien que c'est un enjeu nécessaire pour pouvoir entrer dans cette relation intime avec Dieu."
"En fait, la prière c'est vraiment un paradoxe", admet le pasteur Éric Célérier, car si le chrétien en admet l'importance il fait tôt ou tard l'expérience qu'il est difficile de contrôler ses pensées. Sainte Thérèse d'Avila parle de "la folle du logis" pour désigner notre imagination.
"Thérèse d'Avila disait que le premier fruit de la prière c'est la connaissance de soi", explique Grégory Turpin. Dans son ouvrage "Petit guide pour une vie transformée - 40 jours pour mettre la prière dans son quotidien" (éd. Première Partie), le chanteur chrétien qui a passé un an au carmel, donne des moyens concrets pour vivre le Carême. Par exemple il conseille, avant d'entrer en prière, d'en définir la durée. Il semble nécessaire également de choisir un contexte de silence et de solitude. "À des amants, il faut la solitude / Un cœur à cœur qui dure nuit et jour", écrivait sainte Thérèse de Lisieux.
"Quand je pense à autre chose, au lieu d'essayer de revenir violemment à ma prière, j'essaie de transfiormer ça en prière", témoigne l'artiste. Et si cette pensée persiste, sans doute est-ce qu'il reste en soi "une coère, une haine, quelque chose qui n'a pas encore été purifié..." Là où la prière devient un véritable exercice de connaissance de soi. Il faut de la volonté, demande de l'effort, c'est même un certain combat. Aussi parce que ldans la prière bien souvent, on constate ses faiblesses, ses zones d'ombres.
Si les évangélistes, les psalmistes, nous ont laissé de très beaux textes, qu'on aime à réciter, comme le Notre Père, Éric Célérier insiste sur la "relation" qu'est la prière. "La prière, on en a souvent fait une répétition, il n'y a pas de mal à répéter des prières, mais ce que Dieu désire c'est une relation avec nous." Parler à Dieu comme on parle à son voisin, à son ami.
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