La présence de l'Église au festival Off d'Avignon

1700, spectacles, des milliers de comédiens, de troupes et de festivaliers, en parallèle du prestigieux festival In d’Avignon, le Off investit toute la ville tout au long du mois d’août. Un concentré de créations en tous genres que le père Robert Culat arpente en long en large et en travers au titre de délégué épiscopal à la culture du diocèse.

les relations avec le théâtre ont été très conflictuelles, heureusement on en est sorti

La nécessité d'une présence

Qu’est-ce qu’un prêtre en clergyman vient donc faire au sein du festival off d’Avignon ? Une question légitime puisque durant des siècles, les comédiens furent excommuniés car soupçonnés de masquer – au sens propre du terme – leur véritable visage pour prendre celui d’un autre. "La présence de l’Eglise me parait évidente explique le père Robert Culat délégué épiscopal à la culture du diocèse. Le lien avec la culture a toujours existé car l’Eglise a toujours été mécène des artistes. Evidemment, les relations avec le théâtre ont été très conflictuelles, mais heureusement on en est sorti". La pièce Le véritable saint Genest présentée dans le Off n’a pas échappé au prêtre ! En la ressuscitant après des siècles d’oubli, le metteur en scène Pierre Deusy permet d’entendre un véritable plaidoyer pour la réconciliation entre le théâtre et l’Eglise à travers la vie du saint patron des comédiens. 

Le théâtre est un magnifique miroir de la société

Une Eglise vue comme rétrograde 

S’il est un milieu a priori peu sensible aux discours de l’Eglise, c’est celui du festival d’Avignon. Pour le p. Robert Culat c’est justement la raison pour laquelle il est important d’y être. "Non seulement il y a l’histoire mais il y a aussi les grands sujets de société explique-t-il. Dans le milieu artistique les questions du féminisme, de l’avortement ou de l’homosexualité sont très présentes et je vous assure que l’Eglise est très souvent vues comment totalement rétrograde sur ces questions. Pourtant, dans le concret des relations je ne ressens aucune haine ni aucun rejet. Le théâtre est un magnifique miroir de la société et les gens que je côtoie savent l’admiration que j’ai pour leur métier et pour ce qu’ils apportent à la société et même à l’Eglise". 

L’art transcende les frontières, y compris religieuses

Un seul critère : la qualité

Ouverture à tous les thèmes et à toutes les questions qui traversent la société, voilà le mot d’ordre du père Le p. Robert Culat qui n’est pas partisan d’un festival chrétien dans le festival. "Ça me parait maladroit de parler de théâtre chrétien insiste-t-il. Pour moi il n’y a qu’un seul critère : la qualité. Il y a des pièces avec une thématique chrétienne formidable mais si c’est nul, c’est nul ! L’art transcende les frontières, y compris religieuses. La beauté c’est la beauté ».