"Le Fils de l’homme est maître du sabbat"
Méditation de l'évangile (Mt 12, 1-8) par le père Michel Quesnel
Chant final: "Maître du sabbat" par Claude Bernard et Michel Wackenheim
En ce temps-là, un jour de sabbat,
Jésus vint à passer à travers les champs de blé ;
ses disciples eurent faim
et ils se mirent à arracher des épis et à les manger.
Voyant cela, les pharisiens lui dirent :
« Voilà que tes disciples
font ce qu’il n’est pas permis de faire le jour du sabbat ! »
Mais il leur dit :
« N’avez-vous pas lu ce que fit David,
quand il eut faim, lui et ceux qui l’accompagnaient ?
Il entra dans la maison de Dieu,
et ils mangèrent les pains de l’offrande ;
or, ni lui ni les autres n’avaient le droit d’en manger,
mais seulement les prêtres.
Ou bien encore, n’avez-vous pas lu dans la Loi
que le jour du sabbat, les prêtres, dans le Temple,
manquent au repos du sabbat sans commettre de faute ?
Or, je vous le dis : il y a ici plus grand que le Temple.
Si vous aviez compris ce que signifie :
Je veux la miséricorde, non le sacrifice,
vous n’auriez pas condamné
ceux qui n’ont pas commis de faute.
En effet, le Fils de l’homme est maître du sabbat. »
Source : AELF
Les pharisiens ont raison : glaner ou cueillir des épis fait partie des travaux interdits le jour du sabbat, car cela s’apparente à la moisson. Du point de vue de la loi de Moïse et de l’interprétation qu’en donnaient les maîtres du temps de Jésus, les disciples sont en faute. Pourtant, Jésus prend leur défense et avance trois types d’arguments.
Le premier est tiré des récits bibliques. Alors qu’il était en fuite devant Saül et qu’il manquait de nourriture, David se fit donner des pains d’offrande par le prêtre Ahimélek, au sanctuaire de Nob ; or, ces pains sont réservés aux prêtres, ce que David n’était pas. Le deuxième est tiré de la célébration du culte ; au temple de Jérusalem, les prêtres offrent des sacrifices le jour du sabbat, ce qui est un travail, et pourtant ils ne profanent pas le jour saint. Le troisième argument est tiré du livre du prophète Osée, dont Jésus cite un passage : la miséricorde vis-à-vis d’un frère en difficulté passe au-dessus de toutes règles.
On peut formuler le dilemme dans les termes suivants : a-t-on le droit de manger quand on a faim, même en enfreignant quelques règles ? ou faut-il d’abord respecter les règles ? La réponse de Jésus est claire, et les moralistes chrétiens ont toujours fait la même : un pauvre a même le droit de voler sa nourriture s’il n’a pas de quoi la payer. Alors, que faisons-nous passer en premier ? Le service de la vie, ou les règles ?
Cette scène évangélique nous interroge lorsque nous sommes tentés de réglementer l’existence à l’excès, surtout lorsque cela débouche sur le légalisme. Donne-nous, Seigneur Jésus, de placer la miséricorde au-dessus de tous les règlements, pour mieux servir nos frères.
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