A la lecture du titre du dernier livre de Guillaume Cuchet, on pourrait croire que tout est bien fichu pour le christianisme. Mais en ouvrant l’ouvrage, on réalise en fait que le christianisme n’est pas mort. C’est son histoire, qui est mouvementée. L’auteur,
normalien, agrégé, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Paris-Est Créteil, à l’Université catholique de Paris, à l’Ecole des Hautes Etudes de Sciences Sociales (EHESS), part du constat statistique que l’on peut faire en France, vis-à-vis du catholicisme.
"C’est un effondrement assez spectaculaire qui m’a intéressé puisque les spécialistes de ces questions sociologiques ne l’ont pas du tout vu venir. C’est cela qui est très étonnant. Dans les années 60, une sorte d’optimisme règne" explique Guillaume Cuchet. A travers son argumentaire, on réalise que les années 60 sont un vrai tournant pour le catholicisme français.
Les observateurs ne voient donc pas venir la crise des années 60. Il s’agit d’une crise brutale. En quelques mois, la pratique religieuse chute. "A partir de 1966, on remonte des cris d’alarme des diocèses. Les courbes plongent. […] Cette rupture procède d’une combinaison de factures : une mutation religieuse conduite par le Concile, une mutation socio-culturelle. Tout est dans l’articulation de ces deux mutations" ajoute Guillaume Cuchet.
L’auteur fait remarquer que les courbes de la pratique religieuse en France chutent au lendemain du Concile Vatican II, et non après 1968, comme certains ont pu le faire remarquer. Dès 1965, 1966. "On ne voit pas très bien quel autre événement que le Concile aurait pu enclencher la mutation. Le Concile fixe le calendrier de la mutation chez les catholiques" précise Guillaume Cuchet.
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