"Les fils de ce monde sont plus habiles entre eux que les fils de la lumière"
Méditation de l'évangile (Lc 16, 1-8) par la pasteur Nicole Fabre
Chant final: "Je n'ai que ma prière" par le groupe Glorious
En ce temps-là,
Jésus disait aux disciples :
« Un homme riche avait un gérant
qui lui fut dénoncé comme dilapidant ses biens.
Il le convoqua et lui dit :
“Qu’est-ce que j’apprends à ton sujet ?
Rends-moi les comptes de ta gestion,
car tu ne peux plus être mon gérant.”
Le gérant se dit en lui-même :
“Que vais-je faire,
puisque mon maître me retire la gestion ?
Travailler la terre ? Je n’en ai pas la force.
Mendier ? J’aurais honte.
Je sais ce que je vais faire,
pour qu’une fois renvoyé de ma gérance,
des gens m’accueillent chez eux.”
Il fit alors venir, un par un,
ceux qui avaient des dettes envers son maître.
Il demanda au premier :
“Combien dois-tu à mon maître ?”
Il répondit :
“Cent barils d’huile.”
Le gérant lui dit :
“Voici ton reçu ;
vite, assieds-toi et écris cinquante.”
Puis il demanda à un autre :
“Et toi, combien dois-tu ?”
Il répondit :
“Cent sacs de blé.”
Le gérant lui dit :
“Voici ton reçu, écris 80.”
Le maître fit l’éloge de ce gérant malhonnête
car il avait agi avec habileté ;
en effet, les fils de ce monde sont plus habiles entre eux
que les fils de la lumière. »
Source : AELF
Le maître fit l’éloge de ce gérant malhonnête. Que fait cette parabole dans un évangile ??? De plus, cette parabole s’adresse explicitement aux disciples. Eloge de la malhonnêteté ? Incitation au mensonge pour ceux et celles qui veulent le suivre ? Regardons de plus près le texte. Ce gérant a une première qualité : il écoute vraiment ce que son maître lui dit. Son maître l’a renvoyé. Il s’interroge alors en vérité, comme l’a fait le fils prodigue dans la parabole qui précède. Le seul avenir qui lui paraît réel est de dépendre de la générosité d’autrui. Et pour ce faire, il va utiliser l’argent même de son maître, en remettant en partie les dettes des débiteurs. Pour des auditeurs habitués aux paroles de Jésus, remettre des dettes est l’attitude même du pardon. La parabole entre là dans une autre dimension, et nous sommes face à un maître bien différent de l’homme riche du début. Il ne se soucie plus du tout d’avoir été lésé par son gérant. Au contraire, il le félicite, tout en reconnaissant sa malhonnêteté. Et si cette parabole nous interpellait en profondeur, à la racine même de nos comportements ? A chaque eucharistie, nous disons ces paroles : Seigneur, je ne suis pas digne. Et si les disciples étaient appelés à se reconnaître indignes, indignes de la création qui nous a été confiée et qui souffre de notre fait, indigne de cette vie, la nôtre et celle de nos frères qui nous a été confiée, et que nous malmenons bien souvent. Alors, notre seule règle n’est-elle pas celle du pardon accueilli pour nous-même et redonné, partagé ?
Père, merci pour ton salut, ton pardon : ils sont au cœur de notre vie, de la vie du monde. Donne-nous aujourd’hui d’en vivre et de les partager.
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