Après la visite d'une église du point de vue architectural, à l'occasion des Journées du Patrimoine la semaine dernière, place aux objets indispensables à la célébration de la liturgie.
- Le bénitier, d'abord, à l'entrée de l'église, est ce qui reste de la fontaine du narthex et des ablutions, explique Bernard Berthod, historien et spécialiste de l'art liturgique, conservateur du musée d'art religieux de Fourvière. Rempli d'eau bénite, il permet aux fidèles de se signer. "C'est une manière d'entrer dans un autre monde et de se préparer à célébrer la Parole de Dieu et la venue du Christ parmi nous à travers l'Eucharistie".
- La croix : à l'époque paléo-chrétienne il était courant de suspendre une croix glorieuse. Une deuxième croix intervient, celle qui introduit le cortège des clercs. Jusqu'au XIVème siècle, cette croix est posée à côté de l'autel. Les croix sur les piliers sont des croix de dédicace. Quant l'évêque dédicace une église, il va oindre les piliers.
- La chaire : une émanation du Concile de Trente (1545-1563). A partir de la fin du XVI ème siècle, on développe ces lieux pour prêcher. On y parle en langue vernaculaire et plus en latin. Elle n'est plus utilisée aujourd'hui en raison de l'usage du micro.
- L'ambon : il réapparait avec le Concile Vatican II qui veut remettre en place une visibilité de la Parole, à la limite du choeur sacerdotal.
- La lumière : avant d'être un symbole, c'est un besoin d'éclairage. Au départ, c'est simplement utilitaire mais on va ensuite plaquer un symbole dessus.
- Le vitrail : il apparaît au XIème et XIIème siècle. C'est une manière d'associer la Parole de Dieu en image mais pas forcément immédiatement visible. "C'est tout sauf une catéchèse", assure Bernard Berthod, auteur du "Dictionnaire des arts liturgiques" (Fremur)
- L'autel : l'autel est consacré et on l'habille d'une nappe. On le deshabille d'ailleurs le Jeudi Saint. Ce sont les accompagnateurs du célébrant qui vont poser sur l'autel deux ustensiles : une coupe, le calice et un plat, la patène. "C'est très important car les objets liturgiques sont d'abord des objets utiles. Pour faire mémoire de la Cène du Jeudi Saint, il faut une coupe pour mettre du vin et un plat pour le pain. Ces objets vont être conçus ensuite pour être beaux. Ce sont des objets en métal, afin qu'ils ne se cassent pas. On est dans une religion très incarnée ! Ces objets deviennent sacrés parce qu'ils ont reçu le Corps et le Sang du Christ".
Et bien d'autres explications sur les couleurs liturgiques, les suspensions eucharistiques, le tabernacle, l'orgue, l'encensoir ...