"Les petits chiens, sous la table, mangent bien les miettes des petits enfants !"
Méditation de l'évangile (Mc 7, 24-30) par le Père Sébastien Antoni
Chant final : "Prière du matin" par Père Hervé Huet
En ce temps-là,
Jésus partit et se rendit dans le territoire de Tyr.
Il était entré dans une maison,
et il ne voulait pas qu’on le sache,
mais il ne put rester inaperçu :
une femme entendit aussitôt parler de lui ;
elle avait une petite fille possédée par un esprit impur ;
elle vint se jeter à ses pieds.
Cette femme était païenne, syro-phénicienne de naissance,
et elle lui demandait d’expulser le démon hors de sa fille.
Il lui disait :
« Laisse d’abord les enfants se rassasier,
car il n’est pas bien de prendre le pain des enfants
et de le jeter aux petits chiens. »
Mais elle lui répliqua :
« Seigneur, les petits chiens, sous la table,
mangent bien les miettes des petits enfants ! »
Alors il lui dit :
« À cause de cette parole, va :
le démon est sorti de ta fille. »
Elle rentra à la maison,
et elle trouva l’enfant étendue sur le lit :
le démon était sorti d’elle.
Source : AELF
Deux aspects du passage évangélique d'aujourd'hui attirent l'attention. Premièrement, le désir de Jésus de prendre une pause, de trouver un peu de temps loin des foules qui le suivaient partout :
"Parti de là, il se rendit dans la région de Tyr et de Sidon. Entré dans une maison, il voulait que personne ne le sache, mais il ne put rester caché."
L'humilité réside dans le fait de reconnaître que nous avons tous besoin de faire une pause, même Jésus-Christ. Tirer sur la corde de nos prières et même de notre charité, de manière excessive n'est pas un signe de dévotion, mais d'orgueil. Allons, allons, vous n'êtes pas indispensable ni au caté, ni au groupe de prière, ni là ou la encore… non non vous êtes des serviteurs pas des gens indispensables et quand je dis « vous », je m’inclus totalement ! Evidemment ! Nous ne sommes donc pas indispensables, oh, bien sûr nous disons le savoir, reste à se comporter comme tel ! Pas comme un fanfaron, mais juste en sachant dire et vivre que nous ne sommes pas tout-puissants.
La deuxième chose qui me frappe est l'immense foi de cette femme étrangère qui implore Jésus avec persévérance, démontrant que tout est possible quand on est humble :
"Or, la femme qui le suppliait de chasser le démon de sa fille était syro-phénicienne. Et il lui dit : « Laisse d'abord les enfants se rassasier, car il n'est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens». Mais elle répliqua : « Oui, Seigneur, mais les petits chiens, sous la table, mangent les miettes des enfants»."
Qui parmi nous aurait accepté une telle humiliation ? Personne n'aime renoncer à sa fierté. Mais être humble signifie comprendre qu'il y a quelque chose qui compte plus que notre propre fierté, et c'est ce qui nous tient à cœur. Un intérêt supérieur… que l’orgueil masque lorsque l’on s’énerve contre les mots prononcés sans avoir compris cet enseignement, cette nouvelle, cet intérêt supérieur à reconnaitre… Même Jésus, face à ses accusateurs et à Pilate lui-même, se montre désarmé, livré, complètement humble. Saint Paul dira que c'est précisément à partir de cette obéissance qui l'a conduit jusqu'à la Croix que Dieu l'a exaucé en le ressuscitant. L'humilité peut tout. Le croire est déjà pas mal... le vivre est sans doute une autre histoire, pour moi... c’est compliqué... et pour vous ?
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