Ils sont morts en 64 comme bouc-émissaires de l'empereur Néron sur la colline du Vatican.
Le 29 juin, l’Église célèbre les apôtres saint Pierre et saint Paul. Si vous circulez dans les églises et les basiliques de Rome, vous serez certainement frappés de constater que Pierre et Paul sont inséparables. Quand vous avez une statue de l’un, l’autre n’est pas loin. Par exemple, sur la place saint Pierre, devant la façade de la basilique, vous avez à gauche saint Pierre et à droite saint Paul.
Selon la tradition qui remonte au premier siècle avec l’épitre aux Corinthiens du pape saint Clément Ier, saint Pierre a été martyrisé dans la première grande persécution des chrétiens par l’empereur Néron en 64 de notre ère, et saint Paul, vers la même époque, entre 65 et 67. L’Église n’a pas voulu seulement commémorer le martyre des deux piliers de l’Église que sont Pierre et Paul. Elle a aussi voulu qu’il y ait une fête pour célébrer le martyre des premiers chrétiens assassinés à Rome en l’an 64.
L’historien romain non chrétien Tacite raconte dans ses Annales qu’il y a eu un grand incendie dans la ville de Rome qui a détruit des quartiers entiers. Le bruit s’est rapidement répandu que l’origine de cet incendie était criminelle, et même qu’il avait été organisé par l’empereur Néron lui-même. Tacite raconte qu’« aucun moyen humain, ni largesses princières, ni cérémonies expiatoires ne faisaient reculer la rumeur infamante d’après laquelle l’incendie avait été ordonné ». Alors Néron a l’idée de donner à la foule un bouc émissaire : la petite communauté chrétienne de Rome qui est encore très imbriquée dans la communauté juive. Il organise une rafle et les chrétiens arrêtés sont soumis à des supplices horribles que Tacite décrit de la manière suivante : « On ne se contenta pas de les faire périr ; on se fit un jeu de les revêtir de peaux de bêtes pour qu’ils fussent déchirés par la dent des chiens, ou bien ils étaient attachés à des croix et enduits de matières inflammables, quand le jour avait fui, ils éclairaient les ténèbres comme des torches… ».
À l’époque, le palais de Néron et ses jardins sont sur la colline du Vatican. C’est là qu’une partie des martyrs sont crucifiés et brûlés comme des torches vivantes. Les autres ont été soumis aux jeux du cirque au pied de la colline, dans les arènes du cirque du Vatican, un des lieux retenus par la tradition pour le martyre de saint Pierre. On ne connaît pas les noms de ces premiers martyrs. Mais l’Église a voulu se souvenir d’eux en instituant une fête à leur mémoire le 30 juin. Ces martyrs qui ont été victimes de la cruauté de l’empereur Néron sont les premiers d’une immense foule de témoins qui traverse les siècles et continue de s’agrandir de nos jours.
Aujourd’hui, la colline du Vatican, lieu de la mort d’une partie de ses premiers martyrs, est devenue le centre de la catholicité. Si vous êtes sur la place saint Pierre à Rome et que vous regardez la basilique, sur votre droite, s’élève le palais apostolique qui est construit sur la colline du Vatican, là même où se trouvaient au Ier siècle les jardins du palais de Néron, là où beaucoup des premiers martyrs ont été exécutés. Leur sacrifice n’a pas été inutile. Ils sont le signe de la vérité de la fameuse affirmation de Tertullien : « Le sang des martyrs est semence de chrétiens. ».
Certains reprochent à Dieu son silence. Or, depuis 2000 ans, Dieu nous parle par les saints. Les saints sont des messages de Dieu, des réponses de Dieu aux crises de notre temps. Pour le comprendre, mettons-nous à leur école…
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