"L’Esprit de vérité rendra témoignage en ma faveur"
Méditation de l'évangile (Jn 15, 26 – 16, 4a) par le père Arnaud Alibert
Chant final: "Saint-Esprit de Dieu" par Pauline Bétuel
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Quand viendra le Défenseur,
que je vous enverrai d’auprès du Père,
lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père,
il rendra témoignage en ma faveur.
Et vous aussi, vous allez rendre témoignage,
car vous êtes avec moi depuis le commencement.
Je vous parle ainsi, pour que vous ne soyez pas scandalisés.
On vous exclura des assemblées.
Bien plus, l’heure vient où tous ceux qui vous tueront
s’imagineront qu’ils rendent un culte à Dieu.
Ils feront cela, parce qu’ils n’ont connu ni le Père ni moi.
Eh bien, voici pourquoi je vous dis cela :
quand l’heure sera venue,
vous vous souviendrez que je vous l’avais dit. »
Source : AELF
Jésus promet un Défenseur à ses disciples. Mais pourquoi donc ? En cette nuit qui précède la fête de la Pâque, où est l’agresseur ? L'heure est elle grave à ce point ? Comment les disciples peuvent-ils comprendre cette promesse alors même que les signes de l'imminence de l'arrestation du Christ ne sont pas avancés.
Plus étrange encore : pourquoi donc Jésus s’échine-t-il à promettre l’envoi d'un défenseur pour ses disciples alors qu’il n’organise pas pour lui-même la moindre défense. C’est à n’y rien comprendre ! Ses paroles frôleraient même le ridicule si elles n'étaient en réalité une prophétie lumineuse, celle que souligne cette phrase finale de la péricope du jour: « quand l'heure sera venue, vous vous souviendrez que je vous l'avais dit. »
Ainsi Jésus prépare ses disciples à affronter les temps qui viennent avec pour seul bagage le Défenseur, l'Esprit de vérité, envoyé par le Père. Cette prophétie leur permettra de reconnaître que les temps troublés qui les attendent sont bien le chemin que le Christ a prévu pour eux.
En ce temps Pascal où nous sommes, cet évangile est donc l'occasion de méditer une fois de plus sur la croix à la lumière de la Résurrection, qui est la seule lumière qui rende la médiation de la croix supportable.
A l’aune de la résurrection, la croix n’est pas l’effrayante menace qui plane au-dessus de la vie du Christ et plus largement de toute vie humaine, mais le signe d’un passage, comme l’illustre la croix tenue par le Christ ressuscité, entouré de ses apôtres au fronton de la basilique Saint Pierre de Rome.
La résurrection du Christ n'est pas la solution ultime à tous nos problèmes ; elle n'est pas non plus l’éradication de toute épreuve. Elle est l'assurance qu'il existe toujours un chemin pour que l’être humain puisse traverser. La croix plantée au beau milieu de nos parcours ne les arrête pas. La résurrection du Christ nous porte au-delà.
Il est évidemment cruel de nous dire que la confiance que nous mettons en Dieu nous posera d'une manière ou d'une autre sur la croix et non du côté des soldats romains qui clouent leurs malheureuses victimes. Mais n'est-ce pas sur la croix que Jésus dit aux larrons repentis que nous sommes : « Aujourd'hui tu seras avec moi au paradis ».
« Quand l'heure sera venue, vous vous souviendrez que je vous l'avais dit » dit Jésus dans l'évangile de ce jour. Une belle promesse pour nous en vérité, qui, je vous le souhaite, vous portera dans les épreuves de votre journée si vous devez en avoir.
A demain.
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