« L’Esprit de vérité vous conduira dans la vérité... » (Jn 16, 12-15)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« J’ai encore beaucoup de choses à vous dire,
mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter.
Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité,
il vous conduira dans la vérité tout entière.
En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même :
mais ce qu’il aura entendu, il le dira ;
et ce qui va venir, il vous le fera connaître.
Lui me glorifiera,
car il recevra ce qui vient de moi
pour vous le faire connaître.
Tout ce que possède le Père est à moi ;
voilà pourquoi je vous ai dit :
L’Esprit reçoit ce qui vient de moi
pour vous le faire connaître. »

Source : AELF

Méditation    Mgr Emmanuel Gobilliard

J’ai encore beaucoup de choses à vous dire. L’Esprit de vérité, vous conduira dans la vérité tout entière. Ainsi donc Jésus s’apprête à nous quitter, à monter au ciel en nous avouant qu’il a encore des choses à nous dire, qu’il ne nous a pas tout dit. Pourtant, comme le dit saint Jean de la Croix, en Jésus, Dieu nous a tout dit. Comment se fait-il qu’il nous ait tout dit et qu’en même il lui reste beaucoup de choses à nous dire ? Et s’il continuait de nous parler ? Oui nous croyons bien sûr qu’il continue de nous parler, mais, pour en revenir à saint Jean de la Croix, plus à la façon de l’ancienne alliance, par des manifestations exceptionnelles. Jésus continue de nous parler, comme il le souligne aujourd’hui dans l’Évangile, pas son Esprit. Dans quelques jours nous célébrerons la Pentecôte, cet événement exceptionnel par lequel il a envoyé l’Esprit sur son Église. Dans la foi nous croyons que l’Esprit Saint est la voix du Père et que cette voix s’exprime dans son Église. Ses membres peuvent être faibles, infidèles individuellement, notre foi nous rappelle que jamais le souffle de l’Esprit ne nous manquera. Alors comment se fait-il que même parmi ceux qui se disent croyants, parmi les plus grands pratiquants, il y en ait de plus en plus qui doutent, ou qui pense que l’Église se trompe.  Il m’arrive d’être étonné devant certaines décisions, certains textes y compris des textes officiels, mais plutôt que de chercher à savoir si telle affirmation d’un synode, d’un concile, d’un pape lorsqu’il engage son autorité, est vraie, la bonne attitude serait plutôt de penser : comment puis-je mieux la comprendre, mieux l’accueillir ? Comment cette parole me converti, converti mon regard ?  La première attitude que je devrais avoir lorsque je suis interrogé par une parole du pape, plutôt que de partir en guerre ou de m’exprimer dans les réseaux, ce serait de me dire : « Et si c’est moi qui avais tort ? et si je faisais fausse route ?» Saint Paul nous dit : « considérez toujours les autres comme supérieurs à vous-même". Dans cette époque un peu autocentrée, individualiste, où les réseaux sociaux sont devenus des idoles, demandons à l’Esprit saint de nous décentrer de nous-mêmes. Demandons-lui de nous aider à avoir la foi en son action dans l’Église. C’est lui qui nous guide, comme Jésus l’a promis.