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"L’Esprit Saint vous enseignera tout" (Jn 14, 15-16.23b-26)

Un article rédigé par Bernard Devert (50596) - RCF, le 5 juin 2022 - Modifié le 5 juin 2022
Prière du matin"L’Esprit Saint vous enseignera tout" (Jn 14, 15-16.23b-26)

"L’Esprit Saint vous enseignera tout"

Méditation de l'évangile (Jn 14, 15-16.23b-26) par le père Bernard Devert

Chant final: "Viens Esprit saint" par le groupe Glorious

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Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
    « Si vous m’aimez,
vous garderez mes commandements.
    Moi, je prierai le Père,
et il vous donnera un autre Défenseur
qui sera pour toujours avec vous.
    Si quelqu’un m’aime,
il gardera ma parole ;
mon Père l’aimera,
nous viendrons vers lui
et, chez lui, nous nous ferons une demeure.
    Celui qui ne m’aime pas
ne garde pas mes paroles.
Or, la parole que vous entendez n’est pas de moi :
elle est du Père, qui m’a envoyé.
    Je vous parle ainsi,
tant que je demeure avec vous ;
    mais le Défenseur,
l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom,
lui, vous enseignera tout,
et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. »

Source : AELF

Méditation Père Bernard Devert

Christ nous envoie un défenseur, un avocat. Serions –nous en danger qu’il nous faille être défendus.

Répondre à l’appel du Seigneur « viens et suis-moi », c’est prendre un risque, celui d’aimer absolument. Or, l’amour n’est pas aimé ; il met en danger.

Quel est le chef d’accusation contre Jésus ? C’est d’avoir aimé !

« Les honnêtes gens ne mouillent pas à la grâce », ils se mettent à distance des dangers. Que veut nous dire Péguy si ce n’est que finalement les braves gens brandissent une morale qui classe, juge et statufie les situations sociales. Péguy aura ces mots terribles : « La morale enduit l’homme contre la grâce ».

Il y a quinze jours le diocèse de Lyon avait le bonheur de béatifier une Lyonnaise, Pauline Jaricot, qui fut détestée pour avoir soutenu les plus fragiles afin de répondre à l’appel du Christ « Ce que vous ferez au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous le ferez ».

Saisissant profondément l’appel qu’elle reçoit, elle n’aura de cesse de vouloir transformer la Société, plus encore l’industrie. Elle est seule, qui plus est une femme. Alors, que de herses vont se lever sur son chemin !

Seulement, l’éveil de la foi est pour Pauline un réveil d’humanité. La foi sans les œuvres est tout à fait morte, dit Jacques, premier Evêque de Jérusalem.

Si la mission de Pauline est visionnaire, elle sera considérée comme une folie. Celle qui a soutenu les plus fragiles, ne disposera pas du soutien de ceux dont elle pouvait espérer un accompagnement.

Jean-Paul II, lors de sa visite à Lyon, eut cette interrogation : pourquoi donc Pauline Jaricot fut-elle si peu aimée des lyonnais ? Deux raisons : son audace de vouloir changer la société et le déshonneur d’une faillite qui ne lui sera pas pardonnée.

L’hostilité l’accompagnera, entretenue par des escrocs qui lui furent présentés par des hommes, dits de bien, pétris de morale, dont le discernement était pour le moins douteux, complices de ceux qui voulaient la faire tomber. Ceux qui se présentaient comme ses avocats furent ses juges et même ses bourreaux.

Pour Pauline, les pauvres n’ont pas à attendre le ruissellement de ceux qui s’enrichissent ; ils doivent être leurs associés pour bénéficier d’une juste croissance. Telle est sa détermination qui explique son courage d’entreprendre malgré les périls.

Pauline est ce Petit Prince venu déranger des hommes affairés, si sûrs d’eux-mêmes qu’ils n’entrevoyaient pas la fragilité que leur entreprise faisait naître. Alors, sur leur chemin, une femme qui connut celui de Damas fit sienne dans sa chair la parole de Paul : « c’est quand je suis faible que je suis fort ».

Pauline eut peu de défenseurs ; comme Charles de Foucault qui vient d’être canonisé, ces deux géants de la foi n’avaient rien lâché, soutenus par la force de l’Esprit, un esprit d’amour, de solidarité.

En cette fête de la Pentecôte, le Seigneur vient demander à chacun : et toi, quel risque es-tu disposé à prendre pour aimer, non avec des mots mais à partir d’un engagement, celui-là même qui nous conduit à changer pour faire changer.

L’Eglise n’est vraiment l’Eglise que si elle est celle de la Pentecôte, pas des langues qui causent mais des langues de feu habitées par l’amour.

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