"Leurs anges dans les cieux voient sans cesse..." (Mt 18, 1-5.10)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

          À ce moment là, les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent :
« Qui donc est le plus grand
dans le royaume des Cieux ? »
  Alors Jésus appela un petit enfant ;
il le plaça au milieu d’eux,
  et il déclara :
« Amen, je vous le dis :
si vous ne changez pas
pour devenir comme les enfants,
vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux.
  Mais celui qui se fera petit comme cet enfant,
celui-là est le plus grand dans le royaume des Cieux.
  Et celui qui accueille un enfant comme celui-ci en mon nom,
il m’accueille, moi. »
  Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits,
car, je vous le dis, leurs anges dans les cieux
voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux.

Source : AELF

Méditation  Pasteur Magali Girard

Changez nous dit Jésus, changer pour devenir comme des enfants.

Le verbe grec a plus de force et on l’a parfois traduit par « convertissez-vous ».

En effet, il s’agit d’un changement de direction physique et pas seulement une modification d’état d’esprit ou d’idée. Et comment pourrait-on faire d’ailleurs s’il s’agit de « devenir comme les enfants ».

C’est toute notre vie qui est alors concernée : sa réalité temporelle et spatiale. Il ne s’agit pas de retourner dans son enfance mais de se faire soi-même enfant. C’est-à-dire accepter un changement de condition de vie, un changement de statut social un bouleversement donc qui engage pleinement tous les aspects de la vie humaine.

Alors si le dernier verset ajouté à la fin de ce passage nous encourage à l’humilité les précédents nous permettent de comprendre qu’il s’agit d’une humilité envers soi-même, envers sa propre vie.

Entrer dans le Royaume c’est voir dans l’enfant devant soi et en soi les promesses de Dieu incarnées et toujours renouvelées. Ce renouveau toujours possible est présent dans les paroles de Jésus qui appelle à se baisser pour grandir. Voilà une humilité qui demande donc aussi une démarche particulière, un positionnement dans l’espace qui nous permette de voir la nouveauté que Dieu nous propose. Et puisque nous vivons justement en cette fin septembre le Temps pour la Création en église, soyons comme les enfants, baissons nous, baissons le regard et admirons les petits de la Création : les insectes, les mollusques, les plantes, les champignons et toutes les autres espèces vivantes que nous ignorons et méprisons bien qu’elles soient l’œuvre du Créateur et que notre vie dépende de la leur. Qui donc oui qui donc est le plus grand ?