La liturgie, c'est-à-dire la façon de célébrer, soulève de nombreuses questions, mais pas toujours les bonnes. Dans un texte intitulé "un ardent désir", le Pape revient sur ce qui est premier : le Christ. Au-delà des polémiques, le père Charles-Marie Rigail, du diocèse de Lille, revient sur ce texte important.
Trop d’encens, pas assez de silence, trop de faste ou de trop de négligences : les critiques à l’égard de la liturgie ont tendance à cristalliser les positions. Comme si le débat opposait deux camps, d’un côté les traditionnalistes, et de l’autre les conciliaires. Pour sortir de ces réactions, le Pape François a écrit aux chrétiens une longue lettre. Il y redit l’importance de la liturgie, source et sommet de notre vie chrétienne.
Mais il insiste surtout sur ce qui en est le cœur : le Christ. C’est lui qui nous invite, c’est Lui qui est le premier acteur de la liturgie et qui lui donne toute sa raison d’être. « Ce texte n’est pas un rappel de règles, ou de normes », détaille le père Charles-Marie. "C’est une lettre qui est faite pour être lue et méditée."
La liturgie nous dépasse car elle vient du Christ, elle est pour le monde et l’Evangélisation du monde
C’est même un "ardent désir", titre de la lettre, celui du Christ qui nous attend. Car si nous sommes présents à une célébration, c’est parce que nous y avons été invités, c’est un don. Dans ce texte, le Pape vient réveiller les chrétiens dans leur foi, et leur attachement à participer aux offices. C’est un engagement existentiel souligne le Pape François « La liturgie se fait avec des choses qui sont l’exact opposé des abstractions spirituelles : le pain, le vin, l’huile, l’eau, les parfums, le feu, les cendres, la pierre, les tissus, les couleurs, le corps, les mots, les sons, les silences, les gestes, l’espace, le mouvement, l’action, l’ordre, le temps, la lumière » rappelle t’il.
Le fidèle qui vient à la messe n’est pas un spectateur, « il se passe quelque chose pour lui dans cette liturgie » souligne P.Charles-Marie.
Quelle place pour le silence ? Faut-il avoir été formé pour comprendre la liturgie ? Comment signifier dans les célébrations la grandeur de Dieu, sans s’éloigner de la simplicité du Christ ? Voilà quelques-unes des questions auxquelles répond le Pape.
Avec des mots forts, le Pape revient aussi sur deux poisons des temps modernes. Tout d’abord, le « gnosticisme », ou cette forme contemporaine de subjectivisme qui voudrait que toute vérité soit d’abord personnelle. Et le « néopélagianisme » qui oublie que tout vient d’abord de Dieu. Contre ces deux poisons, la liturgie est « l’antidote le plus efficace ».
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !