L'Union Juive Libérale de Strasbourg rejoint Judaïsme en Mouvement - Elie David

RCF ALSACE : Qu'est ce que ça représente pour l'Union juive libérale de Strasbourg de rejoindre Judaïsme en mouvement? 

Elie David : L'idée c'est de rejoindre une organisation structurée avec un cap, une direction, organisation qui entend donner une voix au judaïsme progressiste en France, de manière plus, plus unifiée.

RCF ALSACE: Est ce que c'est commun dans le judaïsme justement, de s'unir entre communautés ? On a l'habitude, dans d'autres courants religieux, protestants, catholiques, d'avoir ces unions d'églises, ces unions de communautés..  

Elie David : Bien sûr, on s'unit généralement par affinité, affinité idéologique, religieuse, théologique, Alaric en tout cas, c'est à dire du point de vue de l'interprétation qu'on peut faire de la loi juive. Donc c'est quelque chose de tout à fait commun. Mais l'initiative de judaïsme en mouvement, elle est spécifique dans l'histoire du judaïsme progressiste en France, puisque c'est vraiment une structure intégrée avec une équipe d'une dizaine de rabbins, une dizaine de lieux de culte, plus de 2000 familles. L'idée, c'est d'avoir une structure qui soit comparable, en plus petit d'une certaine manière, à ce que représente le Consistoire par exemple, et de constituer de ce point de vue là une alternative, si vous voulez, progressiste au Consistoire.

RCF ALSACE: Alors, vous avez utilisé ces mots de progressisme, de libéral. Si on devait résumer en quelques mots ce qu'est aujourd'hui le judaïsme libéral progressiste en France ? 

Elie David : C'est un judaïsme qui est né en Allemagne au début du XIXᵉ siècle, qui s'est répandu en Europe centrale progressivement, puis aux Etats-Unis où il est aujourd'hui dominant En France. La première communauté a été créée en 1907, rue Copernic. Donc c'est la communauté bien connue du fait de l'attentat des années quatre 20. Aujourd'hui, c'est une vingtaine de communautés. En France, les positions du judaïsme progressiste, du judaïsme libéral sont caractérisées notamment par une stricte égalité, c'est à dire que hommes et femmes ont les mêmes responsabilités, peuvent accéder aux mêmes responsabilités religieuses, au même leadership communautaire. Vous avez des femmes qui peuvent être rabbins, présidentes de communauté, conduire la prière, ce qui n'est pas forcément le cas dans dans la plupart des communautés orthodoxes. Ça, c'est le marqueur principal, je dirais.

RCF ALSACE : Ici en Alsace, il y a deux trois ans maintenant, c'est une rabbin qui a été nommée Iris Ferreira. Ici à Strasbourg, en Alsace. Qu'est ce que ça représente aujourd'hui, le judaïsme libéral ou progressiste?

Elie David : Une alternative. Je pense à des positions plus strictes qu'on peut retrouver dans des communautés orthodoxes orthodoxes. La communauté juive libérale de Strasbourg, qui est la seule communauté progressiste dans tout le Grand Est, pas uniquement en Alsace. Elle a été créée il y a une trentaine d'années. On va fêter nos 30 ans cette année. Elle date de 1994 et donc elle regroupe des gens qui ont cette sensibilité là et qui trouvent dans notre synagogue matière à matière. Disons plutôt à vivre leur judaïsme et à le transmettre aussi sous cette forme égalitaire et et accueillante disons.

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