Point d'orgue du Notre Père, le verset "Délivre-nous du mal" résume l'intensité du combat spirituel. Il est aussi tourné vers l'espérance au cœur de la foi chrétienne.
Cette demande, la septième que contient la prière, est "le point d'orgue" du Notre Père selon le Flemming Fleinert-Jensen, auteur de "La prière fondamentale - Entretiens sur le Notre Père" (éd. Labor et Fides, 2010), cité par Mgr Leborgne dans l'ouvrage "La prière du Notre Père" (éd. Bayard, Cerf, Mame). Pour le pasteur, elle revient à dire : "Délivre-nous de ce qui empêche que ton Nom soit sanctifié, qui retient l'avènement de ton règne, qui s'oppose à ta volonté, qui fait dépérir notre vie, qui ronge notre cœur, qui nous trompe sur toi."
"QUAND VOUS PRIEZ DITES : PÈRE" (Lc 11, 2) À l'occasion de l'entrée en vigueur de la nouvelle traduction du Notre Père, la Conférence des évêques de France (CEF) a publié "La prière du Notre Père" (éd. Bayard / Mame / Cerf). Un petit livre facile à lire qui regroupe notamment les textes de huit évêques, pour expliquer chacun des huit versets du Notre Père. > Voir le dossier
Ce que l'on demande, ce n'est pas "l'abolition du malheur et l'obtention du bonheur", nous dit Mgr Leborgne. "La délivrance demandée est celle du mal racine, plus radical, et de toutes ses figures."
Et l'évêque de citer toutes sortes de situations auxquelles il nous faut désirer échapper : "arrêter d'accuser les autres" et "de s'accuser soi-même" ; être délivré "du mensonge sur nous-mêmes, sur les autres et sur Dieu" ; ne pas "douter du don de Dieu" ; résister au repli sur soi et à "l'enfermement sur nous-mêmes qui conduit à la mort" ; être délivré du "refus d'aimer" et "de nous laisser aimer" ; ne pas "croire que nous sommes à nous-mêmes notre propre source"...
Si chacun peut faire l'expérience de l'existence et de la puissance du mal, dans le monde et en soi - "Je ne fais pas le bien que je voudrais, mais je commets le mal que je ne voudrais pas", dit saint Paul (Rm 7, 19) - "la demande de délivrance naît d'un acte de foi : Christ est libérateur".
Aussi intime est l'expérience du mal, aussi fort doit être le combat spirituel. "La vie chrétienne est marquée par le combat spirituel", dit l'évêque. Avec cette certitude que chacun peut avoir qu'il n'existe pas d'un côté le bien et les bons et de l'autre le mal et les méchants.
Si "la demande est bien d'être délivré", elle procède d'une "humilité profonde". Comme le dit Mgr Leborgne "elle n'est pas défensive" mais "orientée vers le déploiement du dessein bienveillant de Dieu". C'est aussi "l'expression d'une formidable espérance". "Quand nous avons dit : délivrez-nous du mal, il ne reste plus rien à demander", a dit saint Cyprien (cité par Benoît XVI, dans "Jésus de Nazareth", éd. Flammarion, 2007).
"Et ne nous laisse pas entrer en tentation" â |
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