En faisant découvrir un Dieu humble, pauvre et fragile, Maurice Zundel (1897-1975) a bouleversé des vies. Marginalisé et admiré, mystique et engagé dans son temps, ce prêtre hors norme a profondément imprégné la théologie contemporaine. Montrer comment et pourquoi sa spiritualité peut encore convertir aujourd'hui, c'est tout le propos des travaux de France-Marie Chauvelot, qui publie "Vie et pensée de Maurice Zundel" (éd. Le Passeur). Elle nous fait découvrir "une spiritualité expérimentale qui peut s'expliquer clairement et qui peut nous faire participer et entrer dans la relation à Dieu d'un mystique contemporain".
Prêtre suisse, Maurice Zundel était issu d'une famille catholique et protestante, "surtout catholique", précise sa biographe. Même s'il était "très proche de ses grands-mères protestantes, parce qu'elles l'emmenaient auprès des pauvres". Et "cet élan vers l'autre a marqué définitivement Zundel".
Maurice Zundel a ressenti très tôt qu'il était appelé à devenir prêtre. Dans sa quinzième année, il a eu "quatre fulgurations absolument déterminantes", quatre expériences spirituelles intenses qui l'ont bouleversé. Des "fulgurations" qui ont en commun la pauvreté, pas seulement matérielle : il s'agit aussi de "la pauvreté de soi".
Ainsi, le 8 décembre 1911, dans une église de Neuchâtel, il a "ressenti réellement la présence de Marie", présence qui "associe à la fois la pureté de l'Immaculée conception et l'amour universel de Marie". Adolescent, Zundel comprend que la "virginité de Marie est une transparence au Dieu intérieur". "Ça va très loin, ça nous détermine aussi dans notre humanité à nous rendre transparent à la divinité intérieure."
Après une adolescence profondément marquée par des expériences fortes, les années de séminaire ont été difficiles. Pour apprendre l'allemand, Maurice Zundel a passé deux années à l'abbaye bénédictine d'Einsiedeln, en Suisse alémanique, où il a partagé avec bonheur la vie des moines. "Il a vu toute cette communauté vivre à la fois ensemble et seuls dans ses moments privilégiés le lien à la présence, un lien individuel, personnel et à la fois communautaire."
Puis il a intégré le séminaire, qui a été pour lui un lieu asséchant, "où on apprend Dieu dans des cases, où il y a des assertions, des affirmations, et où Dieu s'aborde par la connaissance". Or pour lui cette connaissance se fait par le cœur : Maurice Zundel le dira souvent, Dieu est une rencontre.
> Voir le site de l'Association des Ami(e)s de Maurice Zundel en France
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