On nous a habitués à lire ce texte comme le manifeste de la séparation entre le monde temporel et le monde spirituel. Jésus réglerait ici en une formule la séparation de l’Église et de l’État, du politique, du financier et de la religion.
C’est probablement une lecture un peu courte et il se pourrait que la question des impôts ne passionne pas vraiment Jésus.
Ce qu’il relève dans le piège tendu par les pharisiens, c’est d’abord une affaire de regard, et même, une affaire d’image.
Les pharisiens viennent le flatter en lui disant qu’il ne juge pas selon les apparences.
Or que fait Jésus ? Il demande à voir.
Et il convoque le regard : que voyez-vous sur cette monnaie ?
Une inscription : un nom, et une image : un visage.
Eh bien le propriétaire, ou du moins le destinataire de cette monnaie, c’est celui dont elle porte le nom et le visage.
Or voilà qu’en ajoutant « et à Dieu ce qui est à Dieu », il opère une bascule vertigineuse.
De quoi parle-t-il ?
Que doit-on rendre à Dieu qui lui appartienne ?
Il y aurait donc quelque part quelque chose qui porte son nom et son visage comme la monnaie porte le nom et le visage de césar ?
Dieu a inscrit son nom en chacun de nous, et il nous a créés à son image.
Dés lors, ce qui a comme destination Dieu lui-même, c’est nous !
S ‘ouvre pour nous la question de la manière dont nous portons le visage de Dieu…
Jésus désigne les pharisiens comme étant des hypocrites… c’est à dire des « porteurs de masques ». Chez eux, le visage de Dieu est recouvert, masqué par un deuxième visage…. Ils arborent un faux visage comme un faussaire fabrique une fausse monnaie !
Seigneur, tu nous rappelles que tout homme est à toi, parce-qu’il porte ton nom et ton visage.
Tu nous redis que tu es à la fois notre origine et notre destination.
Libère-nous de ce qui, en nous, fait écran à ton visage et de ce qui étouffe ton nom.
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