"Même en Israël, je n’ai pas trouvé une telle foi !"
Méditation de l'évangile (Lc 7, 1-10) par le père Sébastien Antoni
Chant final: "Dis seulement un mot" par le groupe Glorious
En ce temps-là,
lorsque Jésus eut achevé de faire entendre au peuple toutes ses paroles,
il entra dans Capharnaüm.
Il y avait un centurion
dont un esclave était malade et sur le point de mourir ;
or le centurion tenait beaucoup à lui.
Ayant entendu parler de Jésus,
il lui envoya des notables juifs
pour lui demander de venir sauver son esclave.
Arrivés près de Jésus,
ceux-ci le suppliaient instamment :
« Il mérite que tu lui accordes cela.
Il aime notre nation :
c’est lui qui nous a construit la synagogue. »
Jésus était en route avec eux,
et déjà il n’était plus loin de la maison,
quand le centurion envoya des amis lui dire :
« Seigneur, ne prends pas cette peine,
car je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit.
C’est pourquoi je ne me suis pas autorisé, moi-même,
à venir te trouver.
Mais dis une parole,
et que mon serviteur soit guéri !
Moi, je suis quelqu’un de subordonné à une autorité,
mais j’ai des soldats sous mes ordres ;
à l’un, je dis : “Va”, et il va ;
à un autre : “Viens”, et il vient ;
et à mon esclave : “Fais ceci”, et il le fait. »
Entendant cela,
Jésus fut en admiration devant lui.
Il se retourna et dit à la foule qui le suivait :
« Je vous le déclare,
même en Israël, je n’ai pas trouvé une telle foi ! »
Revenus à la maison,
les envoyés trouvèrent l’esclave en bonne santé.
Source : AELF
Vraiment, cet homme Romain se distinguait : un envahisseur préoccupé de construire une synagogue, un officier touché par la souffrance de son esclave. Et comme c'est souvent le cas pour les âmes bienveillantes, c'est sa charité qui l'a guidé vers la voie de la foi. Sa première intention a été de présenter Jésus au malade. Puis, dans un deuxième temps, à l'approche de Jésus vers la demeure, le centurion se sent embarrassé par l'honneur que Jésus lui réserve. Il envoie donc des amis pour rencontrer Jésus et exprimer son embarras : "Nul besoin que tu te déplaces !" Un véritable combat intérieur anime cet homme : il désire voir Jésus et a besoin de son aide, mais il se sent indigne et, par respect, il se retire. Il fait appeler Jésus tout en maintenant une certaine distance, agissant comme si rencontrer le Sauveur ne pouvait se faire que par l'intermédiaire d'amis. Cependant, cette réserve issue de son humilité n'entrave ni la puissance de Jésus ni son amour. Le centurion le comprend, et il le croit de tout son cœur, allant jusqu'à le faire transmettre à Jésus par ses amis. Il honore la foi, précisément pour laisser à la foi toute sa grandeur et pour respecter l'humilité du centurion. Non seulement Jésus ne se dirige pas vers la maison, mais il ne prononce pas la parole attendue : il ne dit pas "La foi de cet homme a sauvé le garçon," car le centurion n'est pas là pour entendre lui-même le mot salvateur. Jésus cesse d'avancer ; il se tourne même vers la foule pour lui adresser ce qu'il aurait souhaité dire à cet homme : "Même en Israël, je n'ai pas trouvé une telle foi !" En effet, quelle audace dans cette foi. Le centurion était convaincu que Jésus le reconnaîtrait. Le Seigneur a seulement besoin d'un mot, un mot créateur, pour guérir chacun que nous chérissons dans nos cœurs. Or, le malade, c'est également nous ; et l'Église, dans sa liturgie, inverse pour une fois les paroles de Jésus et nous fait exprimer pour nous-mêmes, à chaque Eucharistie, une affirmation de foi empreinte de douceur : "Dis seulement un mot et je serai rétabli !"
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