Mgr Delmas : seul le prêtre peut remplacer le prêtre

Un article rédigé par Raphaël de la Croix - RCF Anjou, le 8 octobre 2024 - Modifié le 8 octobre 2024

Face à la pénurie de prêtres peut naître la tentation de le remplacer pour telle ou telle tâche. Or, si l’Eglise doit se réorganiser et s’appuyer notamment sur des laïcs, la mission sacerdotale est irremplaçable affirme l’évêque d’Angers.

Mgr Delmas, évêque d'AngersMgr Delmas, évêque d'Angers
Seul le prêtre peut remplacer le prêtre

Monseigneur Delmas, face au manque de prêtres sur nos territoires, surtout en milieu rural, faut-il d’une façon ou d’un autre que le prêtre délègue ses missions ?

« Beaucoup de chrétiens, de non chrétiens d'ailleurs aussi, souffrent de la diminution du nombre de prêtres. L'Église ne peut plus s'organiser comme elle pouvait le faire il y a quelques années. Alors forcément, se pose la question : est-ce qu'on ne peut pas confier à d'autres personnes ce que fait le prêtre ? Moi il me semble que c'est une tentation. C'est un risque. C'est une fausse solution. Pourquoi ? Parce que c'est réduire le prêtre simplement à ce qu'il fait et que nous pensons que ça peut être fait par d'autres personnes, sauf la célébration de l'eucharistie. Mais précisément, si le prêtre est nécessaire et vital pour la vie de l'Église, c'est parce que il préside l'eucharistie et à travers ce sacrement qu'il donne, c'est le Christ lui-même qui continue à sanctifier son peuple. Et je crois que c'est pour ça que c'est si essentiel de toujours pouvoir compter sur le prêtre. Alors après il en manque et je suis le premier à en à en souffrir et à le reconnaître. Mais je crois que c'est plutôt un appel à organiser la vie de l'Église, l'évangélisation, la mission différemment.

Il y a peut-être un effort à faire d'accepter que l'Église a changé, que l’on a plus un prêtre avec ses 2 vicaires dans chaque clocher. Et que oui, il faut peut-être faire 10 km de plus pour assister à la messe. C'est cet effort que vous demandez aux fidèles aujourd'hui de faire ?

Mais certainement, ça passe par ces moyens-là. Je crois qu'il y a une vraie conversion à opérer. Notre société bouge à toute vitesse. Ne nous étonnons pas de ce que l'Église elle aussi soit obligée de changer sa façon d'être présente. Et je crois que c'est pour ça que nous aurons toujours besoin du prêtre. Je suis le premier à vraiment apporter cette intention très importante de prier pour les vocations de prêtres. Aujourd'hui et demain, seul le prêtre remplace le prêtre. Et ne lui demandons pas de courir partout, de continuer à faire ce que faisaient ses prédécesseurs quand ils étaient beaucoup plus nombreux. On va l'exténuer.

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