Mineurs isolés à Lille : les paroisses pourraient à nouveau être mobilisées

Sœur Clarisse Madimba, voilà un des nouveaux visages de la Pastorale des migrants. Après 4 ans d’études en théologie à Montréal, au Canada, elle a rejoint en décembre 2023 la communauté dominicaine de Roubaix. Sa mission : œuvrer au sein de la Pastorale des migrants du diocèse, pour accueillir les primo-arrivants non accompagnés. Agés entre 14 et 18 ans, ils arrivent notamment d’Afrique, du Bangladesh ou du Pakistan, sans titre de séjour, non reconnus mineurs par le département du Nord mais en attente d’un recours positif auprès du juge des enfants. Et en décembre, elle était là au moment où les paroisses recueillaient 82 d'entre eux :

D’une manière générale, cet accueil s’est très bien passé, en lien avec l’association Utopia 56 qui a assuré l’aide logistique et le Centre protestant de la Réconciliation pour l’éducation. 

Certains paroissiens et bénévoles étaient même déçus que cela se termine le 15 avril dernier, mettant à la rue une quarantaine de jeunes ; les autres étant accueillis dans des familles ou restés dans des paroisses ayant trouvé comme garant le bailleur Habitat & Humanisme.

C’est vrai que c’était douloureux d’arrêter cet hébergement mais c’était nécessaire pour éviter un épuisement des bénévoles. En revanche, rien n’empêche que nous puissions reprendre en novembre prochain. 

annonce Soeur Clarisse. Un bureau dédié à cet accueil pourrait être crée au sein de la Pastorale. 

Agir pour annoncer le Christ
Et ce d’autant plus que de nouveaux jeunes migrants sont arrivés sur Lille, portant leur nombre dans le campement lillois de Bois-Blanc à une soixantaine. Selon Utopia56, les conditions de vie actuelles sont difficiles, avec une tente pour 2 jeunes, dans un environnement humide et un manque de nourriture et d’hygiène, malgré la mobilisation d’un collectif de riverains, du Secours Catholique ou des Restos du Cœur.

J’ai rencontré ces jeunes en avril qui témoignent d’une vie indigne avec des difficultés à survivre.

témoigne notre responsable. La préfecture, la métropole ou le département n’ont pas donné suite à nos demandes d’interviews. Mais la Pastorale reste plus que jamais mobilisée :

C’est une manière d’annoncer le Christ. Nous sommes comme des pasteurs pour ces jeunes, pour les guider vers le bon pâturage.

=> Retrouvez ci-dessus le podcast de l’interview de Sœur Clarisse Madimba dans l’émission Vitamine C.