Cette année pour Noël, RCF a choisi de poser ses studios dans l’Eglise Saint Merry. Une paroisse au coeur de Paris animée par la communauté Sant’Egidio. Depuis 1968, la communauté oeuvre dans plus de 70 pays au service des pauvres et de la paix. À quelques heures de Noël, Vincent Picard, vice-président de Sant’Egidio nous invite à “être créatif” pour sortir de nos difficultés et nous investir auprès des plus pauvres à l'occasion d'une table-ronde avec Madeleine Vatel et des membres de la communauté Sant'Egidio.
Quelques minutes avant la table ronde en direct, le père Philippe Perraud, curé de la paroisse Saint Merry à Paris, chargeait les cartons dans un camion en partance pour l’Ukraine. “Ca fait partie du coeur de la communauté Sant’Egidio, d’être à la fois enracinée dans le local et à la fois très globale", explique-t-il. Le service des pauvres est l’un des trois piliers de la communauté. Vincent Picard, vice-président de Sant’Egidio France rappellent les “trois P” qui définissent la mission de Sant’Egidio : Prière, Pauvre et Paix.
Celui qu’on qualifie de “pauvre” est avant tout un ami ici dans la paroisse de Saint Merry et dans tout le réseau de Sant’Egidio. L’invisible qui est à côté de nous et qu’on ne voit pas ou qu’on ne veut pas voir. La mission de Sant'Egidio c’est de “tisser des liens avec tous les tissus sociaux justement de notre société. C’est rencontrer avec patience” explique le père Philippe Perraud “une culture du dialogue, de la rencontre et de l’être ensemble”. Avant d’ajouter “les pauvres sont vraiment nos maîtres”.
Que ce soit pour les sans-abris, les réfugié, un voisin de table ou de quartier, la solidarité défendue par Sant’Egidio prend différentes formes. Par exemple, chaque dimanche, il y a la cantine familiale. Lors de ces repas, “c’est un peu Noël qui déborde toute l’année” sourit le père Philippe Perraud, alors que sa paroisse se prépare à vivre Noël dans quelques heures. À cette occasion, tout le monde met la main à la pâte. “Le jour du repas, on ne sait plus trop qui sert où qui est servi et c’est cela qui est beau” souligne Vincent Picard. Chacun trouve sa place, quel que soit son statut professionnel, religieux ou social. Car finalement, ne sommes nous pas tous le pauvre de quelqu’un ? Vincent Picard, partage cette phrase souvent cité par la communauté Sant’Egidio “on est jamais assez pauvre pour ne pas aider quelqu'un.”
Il y a un grand besoin d’être créatif car on vit dans un monde vraiment bloqué. Il faut voir plus loin que cette obscurité qui nous entoure !
Crise énergétique, guerre en Ukraine, anxiété climatique : cette fin d’année peut sembler obscure. Pourtant à quelques heures de Noël et la naissance du prince de Paix, la communauté Sant’Egidio nous donne des clés pour réinventer le monde. Pour Vincent Picard, “il y a un grand besoin d’être créatif car on vit dans un monde vraiment bloqué. Il faut voir plus loin que cette obscurité qui nous entoure” ajoute-t-il. Une vision alternative qui permet de faire bouger les choses et les gens comme le pape François nous invite à le faire afin de retrouver “la racine évangélique de notre église en faisant une révolution par l’attention aux pauvres. Il faut avoir une vision alternative” ajoute le vice-président de Sant'Egidio.
Pour Iphigénie Gonnet, étudiante en biologie, membre de la communauté et du “mouvement des jeunes pour la Paix” cette révolution évangélique et prophétique, est la raison d’être de Sant’Egidio depuis 1968. “C’est pas juste des mots sur un page ! Il faut qu’on le vive!” se disent à l’époque les jeunes étudiants fondateurs de Sant’Egidio. “Tout cela est partie de l’imagination de quelques jeunes qui ont libéré une force de créativité qui permet au monde de se mettre en mouvement pour changer les choses concrètement”.
Pour l'étudiante, membre de la communauté depuis 7 ans, il ne tient qu’à nous de changer les choses, en ouvrant nos cœurs et nos bras à ceux qui en ont besoin. Dans ce sens, Sant'Egidio s’engage au quotidien pour la Paix et notamment auprès des réfugiés. Aujourd’hui en France grâce aux “couloirs humanitaires”, Sant’Egidio a permis à 550 personnes d’être accueillies en France et 5000 en Europe. Un réseau de 3000 bénévoles répartis sous forme de collectifs dans 43 départements français fait vivre la solidarité internationale au quotidien. Un engagement fort qui doit s’accentuer, pour Iphigénie, se propager dans l’Eglise, mais aussi dans le monde.
“Il faut créer une mondialisation de l’amitié, de la bienveillance, à l’international. Et pour cela il faut créer une culture de paix et qu’elle soit à tous les niveaux ancrée dans les esprits” s’exclame-t-elle pleine d’espérance.
Il faut créer une mondialisation de l'amitié
Cette année pour l'Avent et Noël, RCF a choisi de s'arrêter sur celui qui nous bouscule : l'étranger, l'exilé. Mais comment entendre ce que ces personnes ont à nous dire ? Ces migrations peuvent-elles avoir un sens théologique ? Découvrez notre programmation spéciale.
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