"Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir"
Méditation de l'évangile (Lc 17, 7-10) par le père Michel Quesnel
Chant final: "Bénissez le Seigneur, vous tous serviteurs" par la communauté de l'Emmanuel
En ce temps-là,
Jésus disait :
« Lequel d’entre vous,
quand son serviteur aura labouré ou gardé les bêtes,
lui dira à son retour des champs :
“Viens vite prendre place à table” ?
Ne lui dira-t-il pas plutôt :
“Prépare-moi à dîner,
mets-toi en tenue pour me servir,
le temps que je mange et boive.
Ensuite tu mangeras et boiras à ton tour” ?
Va-t-il être reconnaissant envers ce serviteur
d’avoir exécuté ses ordres ?
De même vous aussi,
quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné,
dites :
“Nous sommes de simples serviteurs :
nous n’avons fait que notre devoir” »
Source : AELF
Il n’était pas bon être serviteur ou esclave dans l’Antiquité. Le texte grec utilise ici le terme « esclave ». Vous étiez d’abord au service de votre maître, qui avait droit de vie et de mort sur vous, et vous-même n’aviez aucun droit. Vous étiez fatigué, cela n’avait, en termes de droit, aucune importance pour votre maître. Certes, il existait des maîtres qui avaient de l’humanité envers leurs personnels, mais c’était de la pure bienveillance.
Donc, je suis serviteur ou esclave. Je me suis dépensé toute la journée. Le soir venu, je rentre chez mon maître, et j’aimerais bien souffler un peu. Mais je n’en ai aucunement le droit. Car il faut encore que je prépare le dîner de mon maître et de sa famille. Si j’ai encore de la force après, je pourrai me préparer à manger pour moi.
Jésus utilise cette situation sociétale pour parler à ses apôtres. Choisis par lui pour l’accompagner, ils sont totalement au service de Dieu. Leur bien-être passe au second plan. Tout ce qu’ils possèdent, qu’il s’agisse de la foi, des biens matériels, du temps dont ils disposent, de la vie elle-même, ils l’ont reçu de Dieu. Dans l’évangile de Jean, ils s’entendront dire : « Je ne vous appelle plus serviteurs, mais amis » (Jean 15, 15). Mais Luc rappelle que cette amitié ne nous place pas sur le même plan que Jésus, et que nous sommes invités à nous situer aussi comme de simples serviteurs, n’ayant fait que notre devoir lorsque nous nous sommes dépensés au service de l’Evangile. Si nous obtenons de bons résultats, c’est d’abord l’œuvre de Dieu. Dieu ne nous doit rien. Nous sommes totalement sous sa dépendance.
L’amour de Dieu envers nous est gratuit. La réponse amoureuse que nous lui adressons doit l’être également.
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