"Par quelle autorité fais- tu cela ? " (Mc 11, 27-33)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
Jésus et ses disciples revinrent à Jérusalem.
Et comme Jésus allait et venait dans le Temple,
les grands prêtres, les scribes et les anciens vinrent le trouver.
Ils lui demandaient :
« Par quelle autorité fais-tu cela ?
Ou alors qui t’a donné cette autorité pour le faire ? »
Jésus leur dit :
« Je vais vous poser une seule question.
Répondez-moi,
et je vous dirai par quelle autorité je fais cela :
le baptême de Jean
venait-il du ciel ou des hommes ?
Répondez-moi. »
Ils se faisaient entre eux ce raisonnement :
« Si nous disons : “Du ciel”,
il va dire :
“Pourquoi donc n’avez-vous pas cru à sa parole ?”
Mais allons-nous dire : “Des hommes” ? »
Ils avaient peur de la foule,
car tout le monde estimait que Jean était réellement un prophète.
Ils répondent donc à Jésus :
« Nous ne savons pas ! »
Alors Jésus leur dit :
« Moi, je ne vous dis pas non plus
par quelle autorité je fais cela. »

Source : AELF

Méditation Pasteur Nicole Fabre

Jésus décentre la question de sa personne. Il n’est pas en compétition. Il n’a jamais été dans une auto-affirmation de son identité. Vis-à-vis des disciples, il a attendu qu’eux-mêmes puissent se risquer à une réponse : « tu es le messie ». Et Jésus encourage alors Pierre : « là Pierre, c’est Dieu lui-même que tu as écouté ». Non, ce n’est pas l’habitude de Jésus de s’auto-affirmer. Alors, il pose une question préalable, concernant un autre, Jean-Baptiste. Mais la réponse, par ricochet, permettra de répondre aussi à celle qui lui est posée : par quelle autorité fais-tu cela ? Le texte nous dévoile alors les débats internes entre responsables religieux de l’époque. Il dévoile aussi ce qui les animent : « Ils avaient peur de la foule », peur de perdre face. Alors, plutôt un pieux mensonge que de perdre face. Attitude qui traverse notre monde politique, qui traverse le monde ecclésiastique : demi-vérité, silence, mensonge… Nous n’en sommes pas indemnes. Jésus, pour sa part, ira jusqu’à perdre la face, perdre même la vie pour témoigner jusqu’au bout que c’est bien l’amour de Dieu qui le conduit, amour indéfectible pour ce monde avec toutes ces lâchetés, amour indéfectible pour nous, pour l’Eglise avec toutes ces lâchetés.

Esprit Saint, viens nous donner le courage que donne le pardon offert. Qu’il nous inspire pour créer des relations nouvelles, des engagements nouveaux.