Passion de notre Seigneur Jésus Christ
Méditation de l'évangile ( Jn 19,23-37) par le père Arnaud Alibert
Chant final: "Géthsémani" par le groupe Glorious
Indications pour la lecture dialoguée : les sigles désignant les divers interlocuteurs sont les suivants :
X = Jésus ; L = Lecteur ; D = Disciples et amis ; F = Foule ; A = Autres personnages.
L. Quand les soldats eurent crucifié Jésus,
ils prirent ses habits ;
ils en firent quatre parts, une pour chaque soldat.
Ils prirent aussi la tunique ;
c’était une tunique sans couture,
tissée tout d’une pièce de haut en bas.
Alors ils se dirent entre eux :
A. « Ne la déchirons pas,
désignons par le sort celui qui l’aura. »
L. Ainsi s’accomplissait la parole de l’Écriture :
Ils se sont partagé mes habits ;
ils ont tiré au sort mon vêtement.
C’est bien ce que firent les soldats.
Or, près de la croix de Jésus se tenaient sa mère
et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas,
et Marie Madeleine.
Jésus, voyant sa mère,
et près d’elle le disciple qu’il aimait,
dit à sa mère :
X « Femme, voici ton fils. »
L. Puis il dit au disciple :
X « Voici ta mère. »
L. Et à partir de cette heure-là,
le disciple la prit chez lui.
Après cela, sachant que tout, désormais, était achevé
pour que l’Écriture s’accomplisse jusqu’au bout,
Jésus dit :
X « J’ai soif. »
L. Il y avait là un récipient plein d’une boisson vinaigrée.
On fixa donc une éponge remplie de ce vinaigre
à une branche d’hysope,
et on l’approcha de sa bouche.
Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit :
X « Tout est accompli. »
L. Puis, inclinant la tête,
il remit l’esprit.
(Ici on fléchit le genou, et on s’arrête un instant.)
Comme c’était le jour de la Préparation (c’est-à-dire le vendredi),
il ne fallait pas laisser les corps en croix durant le sabbat,
d’autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque.
Aussi les Juifs demandèrent à Pilate qu’on enlève les corps
après leur avoir brisé les jambes.
Les soldats allèrent donc briser les jambes du premier,
puis de l’autre homme crucifié avec Jésus.
Quand ils arrivèrent à Jésus,
voyant qu’il était déjà mort,
ils ne lui brisèrent pas les jambes,
mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ;
et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau.
Celui qui a vu rend témoignage,
et son témoignage est véridique ;
et celui-là sait qu’il dit vrai
afin que vous aussi, vous croyiez.
Cela, en effet, arriva
pour que s’accomplisse l’Écriture :
Aucun de ses os ne sera brisé.
Un autre passage de l’Écriture dit encore :
Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé.
Source : AELF
Nuit sur le monde. Ténèbres profondes. La mort de l’innocent comme celle du pauvre qui n'avait pas d'avocat pour se défendre ou bien la mort de l'étranger, de celui qui n'est pas du coin, ces morts-là sont inacceptables, insupportables. Mais quand s'ajoute, avant la mort, le travail cruel et patient pour humilier, déshumaniser et réduire à rien celui qu'on tue, cela a quelque chose d'insoutenable.
Au premier rang, témoin de ce déferlement d'inhumanité, le jeune Jean, le disciple bien-aimé.
Or, c'est ce même Jean qui nous rapportera, des années après, de sublimes paroles de Jésus, comme celle-ci : « je suis venu pour que vous ayez la vie en abondance ».
Où a-t-il trouvé la force d'une telle assurance ?
C'est sans aucun doute la grâce de la foi qui a su faire passer Jean de l'horreur du spectacle de la croix à la certitude intérieure que Jésus nous apporte la vie. Et il veut nous conduire au cœur du mystère.
Pour ma part, j'ai l'impression qu'il nous en donne la clef avec une formule toute simple à méditer.
Jean fait dire à Jésus en croix « j’ai soif ! ».
Mais de quelle soif s'agit-il ? Ne serait-ce pas la soif de nous voir croire en lui ? Le texte nous dit à 4 reprises que l'Ecriture s'accomplit. N'est-ce donc pas l'accomplissement de tout le ministère de Jésus que nous ayons la foi. Il nous a enseigné, il nous a guéris, il nous a rejoint, il a combattu pour nous les forces de la nuit. Il a vraiment tout accompli pour que nous puissions croire en Dieu son Père, qui par lui nous sauve. Alors, oui, Jésus a soif de notre foi.
Mais cette soif du Christ est peut-être aussi le miroir de notre propre soif intérieure qui sait que seul lui Jésus peut nous donner l'eau vive.
Face à la croix, en ce vendredi saint, prenons un moment, loin de l'agitation du jour pour nous demander de quoi, de qui nous avons soif ?
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