Du 25 au 27 janvier, le patriarche de Constantinople Bartholomée Ier était à Strasbourg pour prendre la parole au Conseil de l’Europe et visiter différentes communautés chrétiennes.
Responsable de près de 300 millions d'orthodoxes dépendant du patriarcat de Constantinople dans le monde, dont 50 000 vivent en France, Bartholomée 1er s’est rendu le 25 janvier à Bischwiller, une commune bas rhinoise de 12 000 habitants qui abritent une centaine d’orthodoxes grecs, originaire de sa région natale, sur l’île de Thénedos.
Le maire Jean-Lucien Netzer en a profité pour lui proposer de planter à ses côtés, un paulownia, symbole de paix et d’engagement en faveur de l'environnement offert par l'association bas-rhinoise Théodore. “Un grand moment de communion, nous confie le maire. L’objectif est de créer l’unité entre les communautés, qui ne peut se faire que dans la spiritualité même non religieuse.”
Dimanche 26 janvier, près de 900 fidèles et strasbourgeois d’autres confessions se sont retrouvés en l’église protestante Saint-Paul pour la célébration d’une Divine Liturgie pan-orthodoxe en la présence du Métropolite grec de France, Mgr Dimitrios.
Le patriarche œcuménique a salué le travail de collaboration réalisée par les 6 paroisses orthodoxes de la capitale alsacienne : “Vous êtes issus de différents horizons, mais ici, dans cette église, vous êtes uniques… Votre amour mutuel est une source d'inspiration non seulement pour vos communautés locales, mais aussi pour l'ensemble de l'œuvre de l'orthodoxie en France… Dans un monde souvent marqué par les tensions et les divisions, votre exemple est précieux.”
Seule absente, la paroisse russe dépendante du patriarcat de Moscou, qui a coupé les ponts avec les autres églises orthodoxes suite à la reconnaissance par le patriarche œcuménique de l’Eglise d'Ukraine.
Bartholomée 1er a donc invité les fidèles présents à être “des artisans de paix... Ne sous-estimez jamais l'impact d'un geste de charité et d'amour, d'une parole de consolation ou d'un acte de générosité.” Sans oublier les jeunes “Vous êtes l'Église. Oui, vous êtes l'Église. Prenez à cœur votre foi : étudiez-la, vivez-la et partagez-la avec joie. N'oubliez pas que vous êtes les témoins de l'Orthodoxie dans cette ville historique et Au-Delà.”
Lundi 27 janvier, Bartholomée 1er a rencontré les responsables chrétiens d’Alsace et de Moselle à deux reprises.
D’abord au Münsterhof, il a appelé les chrétiens à puiser dans le Concile de Nicée les ressources pour
œuvrer au dialogue entre chrétiens, de manière synodale : “L'œcuménisme n'est pas un rêve lointain. Il est une tâche urgente et nécessaire” a martelé le patriarche de Constantinople. Alors que le pape François a annoncé lors de la messe concluant la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, sa volonté de pérenniser la célébration de Pâques à une date commune, ce qui est le cas en 2025, Bartholomée Ier a rappelé la faisabilité du projet, appelé de ses vœux depuis plusieurs années : “le Patriarcat œcuménique, en dialogue avec l'Église sœur de Rome, cherche les conditions nécessaires à un accord sur la formulation d'une date commune pour la célébration de la Résurrection du Christ.”
Retrouvez la conférence au Münsterhof dans son intégralité ici
En fin de journée, les dignitaires chrétiens d’Alsace et de Moselle se sont retrouvés en la cathédrale de Strasbourg pour une célébration œcuménique. Le patriarche œcuménique en a profité pour rappeler la portée symbolique de la capitale alsacienne : “cette noble citée de Strasbourg incarne admirablement cette vocation au dialogue et à la réconciliation, au cœur de notre mission commune."
Réécoutez la cérémonie œcuménique
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !