"Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais bien plutôt la division"
Méditation de l'évangile (Lc 12, 49-53) par le père Michel Quesnel
Chant final: "Dieu fidèle" par la communauté de l'Emmanuel
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Je suis venu apporter un feu sur la terre,
et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé !
Je dois recevoir un baptême,
et quelle angoisse est la mienne jusqu’à ce qu’il soit accompli !
Pensez-vous que je sois venu
mettre la paix sur la terre ?
Non, je vous le dis,
mais bien plutôt la division.
Car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées :
trois contre deux et deux contre trois ;
ils se diviseront :
le père contre le fils
et le fils contre le père,
la mère contre la fille
et la fille contre la mère,
la belle-mère contre la belle-fille
et la belle-fille contre la belle-mère. »
Source : AELF
Jésus continue de parler à ses disciples. Ses paroles sont sur le ton de la confidence. Il exprime son insatisfaction, peut-être même son regret. Rappeler cela est important pour que nous ne fassions pas de contresens sur la portée de ce qu’il dit.
Le feu qu’il est venu apporter et dont il regrette qu’il ne soit pas déjà allumé est sans doute le feu de la Pentecôte. C’est dans l’évangile de Luc que Jean Baptiste avait déclaré : « Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu » (Lc 3,16). Jésus est en attente de la venue de l’Esprit sur ses disciples.
Le baptême qu’il doit recevoir, c’est sa mort. Quand un humain est longuement plongé dans l’eau, il se noie. C’est sur ce sens du baptême qu’insiste Paul dans l’épître aux Romains : « Nous tous qui avons été baptisés en Christ Jésus, c’est dans sa mort que nous avons été baptisés » (Rm 6,3).
Rappelons que Jésus est en route vers Jérusalem. Il sait le sort qui l’y attend, et il n’a pas envie que l’attente soit trop longue. La plupart des condamnés à mort souhaitent que les choses se terminent vite.
Et les paroles qui suivent, sur les divisions qui se produiront au sein des familles, sont prononcées sur le même ton. Jésus ne se réjouit aucunement que les gens se divisent – voire se haïssent – à son sujet. Il constate simplement que c’est inéluctable, et il le déplore. Quand il envoie ses disciples en mission, il leur demande de saluer les familles en disant : « Paix à cette maison » (Lc 10,5).
Mais le choix en faveur de Jésus est tellement radical qu’il provoque inévitablement des divisions : au sein des familles, entre les différentes confessions chrétiennes, avec les autres religions. Il ne peut en être autrement.
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