"Personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu"
Méditation de l'évangile (Jn 3, 1-8) par Mgr Emmanuel Gobilliard
Chant final: "Né de l'Esprit" par le groupe Ararat
Il y avait un homme, un pharisien nommé Nicodème ;
c’était un notable parmi les Juifs.
Il vint trouver Jésus pendant la nuit.
Il lui dit :
« Rabbi, nous le savons,
c’est de la part de Dieu que tu es venu
comme un maître qui enseigne,
car personne ne peut accomplir
les signes que toi, tu accomplis,
si Dieu n’est pas avec lui. »
Jésus lui répondit :
« Amen, amen, je te le dis :
à moins de naître d’en haut,
on ne peut voir le royaume de Dieu. »
Nicodème lui répliqua :
« Comment un homme peut-il naître
quand il est vieux ?
Peut-il entrer une deuxième fois dans le sein de sa mère
et renaître ? »
Jésus répondit :
« Amen, amen, je te le dis :
personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit,
ne peut entrer dans le royaume de Dieu.
Ce qui est né de la chair est chair ;
ce qui est né de l’Esprit est esprit.
Ne sois pas étonné si je t’ai dit :
il vous faut naître d’en haut.
Le vent souffle où il veut :
tu entends sa voix,
mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va.
Il en est ainsi
pour qui est né du souffle de l’Esprit. »
Source : AELF
La figure de Nicodème dans l’Évangile selon saint Jean est une belle figure, la figure d’un homme qui est proche de Jésus, qui se pose plein de questions. Cet Évangile nous évite aussi les regards simplistes, les regards binaires. En effet il est pharisien et donc il fait exception par rapport à beaucoup d’autres pharisiens. Jésus prend comme d’habitude, très au sérieux sa question, son cheminement. Il s’adapte à lui, le respecte, et l’invite à aller plus loin. Jésus ne réduit pas Nicodème à n’être qu’un pharisien. Il est profondément à l’écoute de cet homme. Jésus apparait ici dans toute sa liberté. Il considère chacun d’entre nous comme unique, sans le réduire à une histoire, à une culture. Les regards globalisants sont souvent très injustes et violents. Nous sommes souvent tentés de dire : tout le monde pense que, tous les prêtres sont ainsi, l’Église dit que...C’est ce que j’appelle les regards globalisants. Pour donner plus de poids à nos jugements nous y associons tous les autres. Cette façon de faire est injuste et malhonnête. Nous devrions dire plutôt : certaines personnes disent que...des prêtres pensent que...ou certains dans l’Église considèrent que...Cette façon de faire, globalisante est liée au péché qui nous replie sur nous-mêmes et qui nous incline à transformer la réalité pour la faire correspondre à nos perspectives, à nos idées, à nos projets. Jésus, au contraire, ne réduit pas la personne à une dimension, ni ne l’enferme dans une erreur ou dans un péché. Il nous donne toujours une porte de sortie et nous respecte au point de toujours mettre en valeur quelque chose en nous. Nous le voyons avec Nathanael lorsqu’il dit de lui : « voilà un homme qui ne sait pas mentir », avec le centurion romain « Jamais je n’ai vu une telle foi en Israël », avec la pécheresse à Béthanie, qu’il rétablit dans sa dignité de femme. Le regard de Jésus sur nous est toujours vrai sans cesser d’être profondément charitable. Il nous aime vraiment, et c’est aussi pour cela qu’il veut nous faire progresser, comme ici avec Nicodème. Il veut le faire grandir dans sa foi, l’aider à comprendre, l’aider à aimer aussi. Mettons-nous à l’école de ce divin maitre, et ayons sur chacun un regard doux, un regard respectueux et charitable. Ce qui nait de ce type de dialogue profond et respectueux, c’est la paix. Nos relations ont tellement besoin de cette paix qui vient de Jésus. Demandons-lui de nous aider à lui ressembler et prions pour que la paix règne davantage dans nos relations humaines.
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