Philippe Boxho, médecin légiste, a expertisé le fémur supposé de Saint Lambert, une relique conservée à Maastricht, dans le cadre d’un ouvrage retraçant l’histoire et les analyses médicales du saint patron de Liège.
Cela fait désormais quelques années que se prépare un ouvrage sur Saint Lambert, coécrit par Monseigneur Jean-Pierre Delville, évêque de Liège, pour la partie historique, Julien Maquet, Conservateur du Trésor de Liège, pour le complément historique et la géographie du Saint, et Philippe Boxho, médecin légiste, pour l'analyse des os et des reliques du saint. Si le reliquaire de Saint Lambert avait été analysé par le légiste lors de l'ouverture de la châsse le 16 octobre 2023, certaines analyses manquaient. Lors d'une interview avec le médecin légiste, il nous avait confié la découverte d'un fémur de Saint-Lambert à Maastricht, élément capital pour l'estimation de sa taille.
Lors de l'ouverture de la châsse dans le Trésor de la cathédrale de Liège, les restes semblent confirmer ce qui a été écrit à propos de Saint Lambert, comme le fait qu'il boitait, avec l’un des tibias qui présente une malformation probablement congénitale. Il se pourrait également que le récit de la mort de Saint Lambert soit crédible avec une pénétration frontale à droite, scénario compatible avec un assassinat par lance ou javelot. Lors de l'expertise de ces premiers ossements, Philippe Boxho a estimé la taille à 168 cm avec une marge d’erreur de 5 cm.
L'analyse du fémur de Maastricht, réalisée ce 9 janvier 2025, a pu donner une seconde estimation de 1m65 à 1m70, qui semble confirmer la fourchette de la dernière expertise. Jean-Pierre Deleersnijder, responsable communication du diocèse de Liège, explique aussi que le rapport final de cette nouvelle expertise sera dévoilé prochainement, affinant cette estimation. Ne pouvant être ouvert, c'est à travers les vitres du reliquaire que des photos et mesures ont pu être réalisées. Impossible donc pour Philippe Boxho de mesurer précisément le contour de la tête fémorale, indispensable pour assurer le sexe. Si les ossements ne peuvent pas être médicalement certifiés comme étant à Saint Lambert, la couleur est la même que ceux dans le reliquaire de Liège, et les éléments correspondent à ce qui est écrit, prouvant une bonne maîtrise du suivi des ossements du saint. Si le fémur manquait dans le reliquaire, c'est qu'il a été offert en 1938 par Monseigneur Louis-Joseph Kerkhofs, alors évêque de Liège à la ville d'origine de Saint Lambert, Maastricht. Le reliquaire, lui, date de 1940, et est la copie conforme du buste Saint Lambert du trésor à Liège. Ce reliquaire se situe dans une église en périphérie de Maastricht, Ste Anna et St Lambert, et les pierres qui l'ornent ont été offertes par des paroissiens qui lui portent une dévotion particulière. Plus de 2 000 paroissiens auraient accueilli et porté en triomphe les reliques du train à l'église.
Si le premier fémur a donc pu être étudié, le deuxième serait au Vatican. Jean-Pierre Deleersnijder aimerait profiter d'un voyage à Rome fin janvier, à l'occasion du jubilé de la communication, pour approcher, photographier et mesurer le fémur droit.
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