"Pourquoi faites-vous ce qui n’est pas permis le jour du sabbat ?" (Lc 6, 1-5)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

    Un jour de sabbat, Jésus traversait des champs ;
ses disciples arrachaient des épis et les mangeaient,
après les avoir froissés dans leurs mains.
    Quelques pharisiens dirent alors :
« Pourquoi faites-vous
ce qui n’est pas permis le jour du sabbat ? »
    Jésus leur répondit :
« N’avez-vous pas lu ce que fit David
un jour qu’il eut faim,
lui-même et ceux qui l’accompagnaient ?
    Il entra dans la maison de Dieu,
prit les pains de l’offrande, en mangea
et en donna à ceux qui l’accompagnaient,
alors que les prêtres seulement ont le droit d’en manger. »
    Il leur disait encore :
« Le Fils de l’homme est maître du sabbat. »

Source : AELF

Méditation Père Bruno Millevoye

Ce passage d’Évangile est l’occasion de réfléchir à nouveau au rapport que nous avons aux règles même les plus fondamentales. Le fait que David, une des plus hautes autorités du premier Testament, alors qu’il contrevient à une règle sacrée, soit pris en exemple par Jésus met en évidence qu’aucune règle n’a de sens en elle-même.  L’inconvénient de cet enseignement est que, s’il ouvre des perspectives, il ne donne pas de solution précise, seulement au cas par cas puisque c’est au cas par cas que nous sommes parfois tenu de ne pas respecter une règle pour une raison qui lui est supérieure. Même si nous trouvions un principe plus grand que les règles les plus fondamentales, il deviendrait une règle qui trouverait vite sa limite au grès des circonstances… Il n’y a pas de solution écrite à l’avance sinon, nous en ferions une règle. Le principe qui préside à toute règle n’est pas une autre règle mais la liberté que nous avons toujours d’agir en conscience. C’est un principe séduisant mais au combien exigeant. C’est un principe que Jésus n’invente pas. C’est celui qui préside à toute l’histoire de son peuple : agir librement, en conscience. Plus exactement, être libéré pour agir en conscience. C’est cette libération que Jésus accomplit dans sa résurrection. La mort ni aucune règle ne nous oblige. C’est de cette libération dont il est le maître, maître du Sabbat, maître et Serviteur du jour de Dieu le tout puissant.