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"Pourquoi n’as-tu pas mis mon argent à la banque ?" (Lc 19, 11-28)

Un article rédigé par Père Emmanuel Pic (50916) - RCF,  - Modifié le 17 novembre 2021
Prière du matin"Pourquoi n’as-tu pas mis mon argent à la banque ?" (Lc 19, 11-28)

"Pourquoi n’as-tu pas mis mon argent à la banque ?" 

Méditation de l'évangile  (Lc 19, 11-28) par le père Emmanuel PIC

Chant final: "Laudate omnes gentes" par la communauté des Béatitudes

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Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    comme on l’écoutait,
Jésus ajouta une parabole :
il était près de Jérusalem
et ses auditeurs pensaient que le royaume de Dieu
allait se manifester à l’instant même.
    Voici donc ce qu’il dit :
« Un homme de la noblesse
partit dans un pays lointain
pour se faire donner la royauté et revenir ensuite.
    Il appela dix de ses serviteurs,
et remit à chacun une somme de la valeur d’une mine ;
puis il leur dit :
“Pendant mon voyage, faites de bonnes affaires.”
    Mais ses concitoyens le détestaient,
et ils envoyèrent derrière lui une délégation
chargée de dire :
“Nous ne voulons pas que cet homme règne sur nous.”

    Quand il fut de retour après avoir reçu la royauté,
il fit convoquer les serviteurs auxquels il avait remis l’argent,
afin de savoir ce que leurs affaires avaient rapporté.
    Le premier se présenta et dit :
“Seigneur, la somme que tu m’avais remise
a été multipliée par dix.”
    Le roi lui déclara :
“Très bien, bon serviteur !
Puisque tu as été fidèle en si peu de chose,
reçois l’autorité sur dix villes.”
    Le second vint dire :
“La somme que tu m’avais remise, Seigneur,
a été multipliée par cinq.”
    À celui-là encore, le roi dit :
“Toi, de même, sois à la tête de cinq villes.”
    Le dernier vint dire :
“Seigneur, voici la somme que tu m’avais remise ;
je l’ai gardée enveloppée dans un linge.
    En effet, j’avais peur de toi,
car tu es un homme exigeant,
tu retires ce que tu n’as pas mis en dépôt,
tu moissonnes ce que tu n’as pas semé.”
    Le roi lui déclara :
“Je vais te juger sur tes paroles,
serviteur mauvais :
tu savais que je suis un homme exigeant,
que je retire ce que je n’ai pas mis en dépôt,
que je moissonne ce que je n’ai pas semé ;
    alors pourquoi n’as-tu pas mis mon argent à la banque ?
À mon arrivée, je l’aurais repris avec les intérêts.”
    Et le roi dit à ceux qui étaient là :
“Retirez-lui cette somme
et donnez-la à celui qui a dix fois plus.”
    On lui dit :
“Seigneur, il a dix fois plus !
    – Je vous le déclare :
on donnera
à celui qui a ;
mais celui qui n’a rien
se verra enlever même ce qu’il a.
    Quant à mes ennemis,
ceux qui n’ont pas voulu que je règne sur eux,
amenez-les ici
et égorgez-les devant moi.” »

    Après avoir ainsi parlé,
Jésus partit en avant
pour monter à Jérusalem.

Source : AELF

Méditation Père Emmanuel Pic

Cette histoire est une histoire de confiance donnée et trahie.

Il y a, d’abord, la confiance que le roi place en ses serviteurs, à qui il remet en dépôt une bonne part de ses biens.

Il y a, ensuite, la manière dont les serviteurs se comportent en réponse à cette confiance :

  • Les deux premiers sont à la hauteur de la tâche
  • Le troisième n’y est pas arrivé.

On pourrait dire : à tout péché, miséricorde ; après tout le serviteur incapable n’a rien volé, il rend ce qui lui a été confié.

Mais derrière cette relation de confiance qui s’établit entre le maître et ses serviteurs se profile une autre relation, qui porte presque le même nom : il s’agit de la foi. La foi, c’est l’autre nom de la confiance, à condition de voir en elle autre chose que des convictions ou des certitudes. Avant d’être la connaissance de Dieu, la foi est la confiance que nous mettons en lui, et qui nous permet d’avoir foi en nous-mêmes et dans les autres. Une vie construite sur la confiance, c’est une vie qui a tous les atouts nécessaires pour réussir ; au contraire, celui qui vit dans la méfiance, qui manque de foi en lui et dans l’avenir, a du mal à mener à terme ses projets.

C’est le problème du troisième serviteur. Il le dit lui-même : s’il a échoué dans la mission qui lui a été donnée, c’est par peur de son maître, qu’il considère comme un homme exigeant et injuste.

Il m’arrive de rencontrer de ces personnes qui portent sur Dieu le regard du serviteur incapable, qui le considèrent comme quelqu’un de dur, qui sentent peser sur elles un regard de jugement et de condamnation, alors que le regard de Dieu est un regard d’amour. Ce qui nous est dit dans cette parabole, c’est que la confiance que nous mettons en Dieu, parce qu’elle rejaillit en confiance en nous-mêmes et dans les autres, est le moyen le plus sûr pour que nous puissions réussir notre vie.

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